L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réussi, pour la première fois depuis le 13 mai, à atteindre le nord de la bande de Ghaza pour livrer du fuel et du matériel à l’hôpital Al Ahli, a annoncé, hier, son patron. «L’hôpital Al Ahli Arabi prend en charge deux fois plus de personnes par rapport à sa capacité. Il manque de matériels de chirurgie et le personnel n’est pas payé», a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
Pour l’heure, aucune opération de chirurgie lourde «ne peut être réalisée le soir, faute de personnel spécialisé», explique le directeur général, ajoutant que l’OMS essaye de déployer une équipe sur place. Dans des conditions difficiles et «des hostilités intenses», la mission de l’OMS a pu livrer 15 000 litres de carburant - indispensables pour les générateurs de l’hôpital et la production d’électricité - mais aussi 14 lits médicalisés, des médicaments et du matériel de traumatologie pour couvrir les besoins de 1500 personnes.
La mission a aussi permis d’escorter 5 ambulances du Croissant-Rouge palestinien pour contribuer à rétablir des services sanitaires dans le nord de l’étroit territoire palestinien.
Les missions vers le nord de la bande de Ghaza, théâtre d’intenses bombardements de l’armée israélienne et de combats depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, sont rendues très difficiles par la pénurie d’essence mais aussi les routes détruites, les décombres et le manque d’accès sûr, souligne encore le docteur Tedros.
Les points de contrôle de l’armée israélienne sont aussi source de retards, selon l’OMS. «En raison des retards aux points de contrôle, la mission n’a pas pu accéder» à un autre l’hôpital à proximité, indique encore le patron de l’OMS.
Le Brésil rappelle son ambassadeur en Israël
Le gouvernement brésilien a rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l’immédiat, a déclaré, hier à l’AFP, une source diplomatique, ce qui constitue un nouvel épisode des tensions entre les deux pays liées à la guerre à Ghaza. L’ambassadeur, Frederico Meyer, avait été initialement rappelé pour des consultations avec son gouvernement, après qu’une crise diplomatique entre Brésil et Israël a éclaté en février au sujet du conflit en cours dans la bande de Ghaza.
Les conditions n’étaient pas réunies «pour qu’il retourne en Israël», a expliqué, hier, la source diplomatique. En février, le président brésilien de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, avait provoqué la colère d’Israël en comparant l’offensive israélienne à Ghaza et l’extermination des Juifs par les nazis. Il avait été déclaré «persona non grata» par Jérusalem et l’ambassadeur Meyer avait été convoqué pour une réunion au mémorial de la Shoah de Yad Vashem.
Le diplomate brésilien a ensuite été rappelé au Brésil pour consultations, alors que l’ambassadeur d’Israël à Brasilia a, à son tour, été convoqué par le chef de la diplomatie brésilienne. La source diplomatique brésilienne a expliqué, hier, que l’«humiliation subie» par M. Meyer à Yad Vashem avait motivé la décision de rappeler définitivement l’ambassadeur. Le chargé d’affaires Fabio Farias assurera la représentation brésilienne à Tel-Aviv et Lula ne nommera pas de nouvel ambassadeur dans l’immédiat.