L’OMS déplore un arrêt complet des évacuations médicales

29/05/2024 mis à jour: 00:46
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Davantage de Palestiniens vont mourir en raison de l’arrêt complet des évacuations médicales de la bande de Ghaza depuis le début des bombardements israéliens sur Rafah il y a trois semaines, a déploré hier l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’OMS plaide depuis longtemps pour un accès permettant d’évacuer davantage de personnes gravement malades ou blessées du territoire palestinien ravagé par la guerre. Alors que des milliers de Palestiniens ont besoin d’une évacuation médicale urgente, très peu de personnes y ont jusqu’ici été autorisées.

Après l’entrée des chars israéliens le 7 mai dans le secteur de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, «toutes les évacuations médicales ont brusquement cessé» le lendemain, signifiant que davantage de personnes meurent dans l’attente de soins, a déclaré la porte-parole de l’OMS, Margaret Harris. Avant que la guerre n’éclate, 50 à 100 personnes sortaient chaque jour de Ghaza afin de bénéficier de traitements complexes, pour le cancer notamment, non disponibles dans le territoire palestinien.

«Ces personnes ne sont pas parties simplement parce que le conflit a commencé, elles ont donc besoin d’un suivi», a déclaré Mme Harris aux journalistes à Genève. Les infrastructures sanitaires de Ghaza ayant été dévastées, un plus grand nombre de personnes ont besoin de partir pour accéder à des traitements (chimiothérapie, dialyse...), a-t-elle ajouté.

En outre, des milliers d’autres Palestiniens gravement traumatisés par la guerre doivent être évacués. Selon l’OMS, «quelque 10 000 personnes doivent être évacuées (...) pour recevoir le traitement médical dont elles ont tant besoin», a affirmé Mme Harris. Parmi elles, plus de 6000 souffrent de traumatismes et au moins 2000 sont atteintes de maladies chroniques graves.

Depuis l’arrêt total des évacuations médicales de Ghaza le 8 mai, s’y est ajouté un millier de patients gravement malades ou blessés, a indiqué Mme Harris. «S’ils ne reçoivent pas de traitement, ils meurent malheureusement», a-t-elle déclaré.

Avant cet arrêt, l’OMS avait reçu l’autorisation de procéder à 5800 évacuations médicales, soit environ la moitié de celles demandées depuis le début de la guerre il y a près de huit mois. Seuls 4900 patients avaient effectivement pu être évacués, a précisé Mme Harris. Et davantage de personnes ont besoin d’une évacuation médicale après la frappe israélienne qui a fait, selon le ministère de la Santé à Ghaza, 45 morts dimanche dans un camp de réfugiés à Rafah, ville frontalière avec l’Egypte. Des centaines de civils ont été brûlés et blessés par des éclats d’obus, selon des responsables et des médecins de Ghaza.

Les brûlures graves nécessitent «un traitement très, très complexe» et «si l’on ne reçoit pas ce traitement, on meurt», a souligné Mme Harris. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a affirmé que ces décès étaient un «accident tragique», une affirmation rejetée par James Elder, porte-parole de l’Unicef. «Je suppose que la question est de savoir comment appeler les attaques féroces qui ont tué des milliers et des milliers d’enfants», a-t-il demandé. «Je pense que la question à se poser est : combien d’autres ''erreurs'' le monde va-t-il encore tolérer ?» a ajouté M. Elder.

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