L’organe chargé de lutter contre l’immigration clandestine en Libye, en coordination avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a organisé hier le renvoi, dans leur pays, de 323 Nigérians en situation irrégulière.
«Nous avons procédé mardi à l’expulsion de 163 migrants en situation irrégulière de nationalité nigériane depuis l’aéroport de Mitiga (nord-ouest), parmi lesquels 107 femmes, 51 hommes et 5 enfants», a déclaré le général Mohamad Baredaa, responsable de la sécurité de cet organe qui dépend du ministère de l’Intérieur, selon des propos recueillis par l’AFP. Le même jour, «160 Nigérians seront renvoyés dans leur pays depuis l’aéroport de Bénina à Benghazi» (nord-est), a-t-il ajouté.
Depuis un accord passé en 2023 entre les autorités de l’Ouest, du Sud et de l’Est, l’organe en charge des renvois au ministère de l’Intérieur, basé à Tripoli (nord-ouest), pilote les opérations de manière coordonnée. Située à quelque 300 kilomètres des côtes italiennes, la Libye est l’un des principaux pays de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants, en majorité d’origine subsaharienne, désireux de rejoindre l’Europe par la mer au péril de leur vie. Passeurs et trafiquants ont profité du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis la chute et la mort de l’ancien dictateur Mouammar El Gueddafi en 2011 pour développer des réseaux clandestins. Plus de 700 000 migrants sont présents sur le territoire libyen, d’après l’OIM, sur la base de données collectées entre mai et juin. En 2015, l’OIM a établi un programme de «retour volontaire» pour les migrants et réfugiés souhaitant quitter la Libye. En 2023, 9370 personnes ont reçu une assistance de l’OIM pour retourner volontairement dans leur pays d’origine, après 11 200 en 2022, selon le site de l’OIM.