Liban : Le Hezbollah dit avoir visé des soldats israéliens ayant «franchi la frontière»

16/04/2024 mis à jour: 04:38
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Le Hezbollah libanais a affirmé hier avoir activé des «engins explosifs» au passage de soldats israéliens qui ont traversé la frontière côté libanais, Israël faisant état de quatre soldats blessés, rapporte l’AFP, citant un communiqué. C’est la première fois que le Hezbollah, qui échange des tirs avec Israël depuis le début de la guerre à Ghaza il y a plus de six mois, annonce une telle opération. 

Les combattants du Hezbollah «ont placé des charges dans la zone de Tal Ismaïl», près de la «frontière israélienne, qui ont explosé après que les soldats israéliens ont traversé la frontière», a indiqué le groupe dans un communiqué. 


Un peu plus tard, l’armée israélienne a confirmé que plusieurs soldats ont été blessés en territoire libanais, près de la frontière, après avoir indiqué plus tôt que quatre militaires ont été visés par une explosion «dans la zone de la frontière nord». «Nous confirmons que l’incident s’est produit à l’intérieur du Liban», a déclaré un porte-parole de l’armée. 

Depuis le début de la guerre dans la bande de Ghaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l’armée israélienne au Hezbollah, qui affirme soutenir son allié, le mouvement islamiste palestinien. 

Par ailleurs, le ministre libanais de l’Intérieur et deux autres hauts responsables ont affirmé que le Mossad était impliqué dans l’assassinat d’un homme accusé de transférer des fonds de l’Iran au Hamas palestinien, selon les premiers résultats de l’enquête. Le corps de Mohammad Sarur, qui faisait l’objet de sanctions des Etats-Unis, a été retrouvé criblé de sept balles dans une villa proche de Beyrouth le 9 avril. «Ce crime (...), selon les données que nous avons jusqu’à présent, a été exécuté par des services de renseignement», a affirmé dimanche soir le ministre de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, lors d’une interview télévisée.

 Au journaliste de la chaîne Al Jadeed, qui lui demandait s’il pensait qu’il s’agissait du Mossad, le service de renseignement israélien, il a répondu «oui». Sarur travaillait pour des institutions financières du puissant Hezbollah pro-iranien, selon une source de sécurité libanaise. 

En août 2019, le Trésor américain a annoncé des sanctions à son encontre, l’accusant d’être «responsable du transfert de dizaines de millions de dollars entre les Gardiens de la révolution d’Iran», l’armée idéologique du régime, «et les Brigades Ezzeddine Al Qassam», la branche armée du Hamas, «à travers le Hezbollah au Liban». «Toutes les données indiquent que le Mossad est derrière son assassinat», a affirmé lundi un haut responsable judiciaire qui a requis l’anonymat. «L’enquête en est à ses début, et rassemble les éléments, notamment des télécommunications», a ajouté ce responsable. Un responsable de sécurité, qui a également requis l’anonymat, a précisé que «le Mossad a utilisé des agents libanais et syriens pour attirer Sarur dans une villa à Beit Méry», sur les hauteurs de Beyrouth. 

«C’est là qu’il a été torturé et tué», a ajouté cette source, selon laquelle «les auteurs du crime ont utilisé des pistolets munis de silencieux et effacé toutes les empreintes digitales» sur les lieux du crime. Selon sa famille, il a disparu six jours avant que son corps soit retrouvé. Le Liban et Israël sont toujours en état de guerre et les autorités annoncent régulièrement avoir arrêté des personnes accusées d’espionner pour le compte de leur ennemi. En janvier 2019, l’armée libanaise a annoncé avoir arrêté un agent du Mossad impliqué dans une tentative d’assassinat un an plus tôt d’un responsable du Hamas dans le sud du Liban. 

Mais les opérations du Mossad au Liban remontent à plus de 50 ans. Le service de renseignement extérieur israélien a notamment assassiné, en avril 1973, trois responsables palestiniens lors d’une attaque spectaculaire à Beyrouth. Mohammed Youssef Al Najjar, Kamal Adwan et Kamal Nasser ont été abattus à leurs domiciles par un commando dont faisait partie Ehud Barak, devenu plus tard Premier ministre, déguisé en femme.

 En janvier 1979, un autre haut responsable de l’Organisation de libération de la Palestine, Ali Hassan Salamé, a été tué dans l’explosion de son véhicule à Beyrouth, attribuée au Mossad. Salamé – marié à l’époque à l’ex-Miss Univers libanaise Georgina Rizk et les trois autres dirigeants étaient poursuivis pour leur implication dans la mort d’athlètes israéliens à Munich en 1972.
 

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