Cette année, 104 journalistes ont été tués à travers le monde, dont plus de la moitié à Ghaza, selon un rapport publié hier par la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Ces chiffres marquent une année particulièrement meurtrière pour la profession, faisant suite aux 129 morts dénombrés en 2023.
Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a qualifié la situation de «massacre», mettant en lumière les violences persistantes en Palestine. Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, au moins 138 journalistes palestiniens ont été tués. Ghaza est désormais classée parmi les zones les plus dangereuses de l’histoire du journalisme moderne, aux côtés de l’Irak, des Philippines et du Mexique.
La FIJ déplore que nombre de ces professionnels aient été intentionnellement pris pour cible, bien que certains décès résultent de «faits de guerre». L’Asie-Pacifique représente la deuxième région la plus risquée pour les journalistes, avec 20 morts en 2024, dont 6 au Pakistan, 5 au Bangladesh et 3 en Inde. En Europe, le conflit en Ukraine a entraîné la mort de 4 journalistes cette année, un chiffre stable par rapport à 2023.
Le rapport met également en lumière une augmentation alarmante des emprisonnements : 520 journalistes sont actuellement détenus dans le monde, contre 427 en 2023. La Chine, incluant Hong Kong, reste en tête avec 135 journalistes incarcérés, consolidant son statut de première «prison mondiale des médias».
Face à cette situation dramatique, Anthony Bellanger appelle à une action internationale pilotée par l’ONU pour adopter une convention contraignante garantissant la sécurité des journalistes. La FIJ insiste sur l’urgence d’une réponse coordonnée face à l’augmentation des violences ciblant les professionnels des médias. Ce rapport, plus alarmiste que celui de Reporters sans frontières (RSF) en raison de différences méthodologiques, met en lumière l’ampleur des risques encourus par les journalistes. RSF doit publier ses propres chiffres pour 2024 demain.