Que se passe-t-il à la ligue de football de la wilaya (LFW) de Bouira ? La Fédération algérienne de football (FAF) serait bien inspirée de regarder de plus près ce dossier.
Les faits. La ligue se prépare à organiser l’assemblée générale élective pour le mandat 2024-2029. A l’issue de l’assemblée générale ordinaire, une commission électorale a été élue pour organiser l’assemblée générale élective. Les textes (statuts de la Fédération, code électoral de la FAF et de la FIFA) accordent tous les pouvoirs d’organiser l’AGE à la commission électorale.
Celle-ci comprend la commission électorale et la commission de recours. Trois candidats à l’élection au poste de président (Khedis, président sortant, Kahlane, expert FAF, et Bakiri, ancien résident de la ligue) ont postulé. Après étude des dossiers, la commission de candidature a rejeté un dossier (Bakiri) et retenu deux (Khedis et Kahlane). Le motif évoqué pour la non-sélection du dossier de Bakiri est le suivant : «il n’est pas membre de l’assemblée générale après son exclusion des rangs de celle-ci par les membres de l’assemblée générale».
Ce dernier a fait valoir, à juste raison, que la justice algérienne l’a complètement réhabilité des accusations portées contre lui par l’instance qu’il a dirigée pendant un mandat. Le bureau fédéral, lui, a emboîté le pas et l’a réhabilité lors d’une séance du bureau fédéral (septembre 2024). Autre détail important.
Lors de l’assemblée générale au cours de laquelle il a été exclu de ses rangs, il était le seul membre (sur 50) qui était à jour de ses cotisations. Après l’annonce de la liste des deux candidats retenus, Bakiri et Kahlane ont introduit un recours auprès de l’organe juridictionnel. A partir de là, l’affaire s’est corsée. Le président de la commission électorale, en violation du code électoral de la FAF et de la FIFA, a informé les intéressés de ce qui suit : «après étude approfondie des dossiers par la commission de candidatures, il a été décidé de retenir les candidatures de Khedis Kamel et Kahlal Fodil. Les deux candidatures sont retenues sous réserve de l’avis de la direction de la jeunesse et des sports (DJS).
La candidature de Bakiri Noureddine a été rejetée pour le motif que l’intéressé n’est pas membre de l’assemblée générale de la ligue de Bouira». Le président de la commission électorale mesure-t-il le danger qu’il fait courir à la Fédération si d’aventure ce document parvient à la FIFA ? L’ingérence d’une tierce partie dans le processus électoral n’est pas admise par l’instance faîtière. La suspension de la FAF peut être prononcée par la FIFA sur la base de ce document. Le code électoral est clair. L’organisation de l’AGE, de A à Z, est une attribution exclusive de la commission électorale. Cette démarche dénote d’une chose. La méconnaissance totale, par la commission électorale, du code électoral de la FAF. Peut-être qu’elle est aussi doublée d’une intention de favoriser un candidat au détriment des deux autres. La commission électorale s’est mêlée le pied tapis dans le tapis.
Le candidat dont elle n’a pas retenu le dossier (Bakiri) est le seul qui remplit le critère du niveau universitaire requis pour le poste de président de la ligue. Walid Sadi, le président de la Fédération qui est en même temps ministre des Sports, devrait siffler la fin de la récréation et rappeler à leur devoir les auteurs de cette mascarade.