Les Verts sous haute pression

19/01/2022 mis à jour: 02:54
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Les fans de l’équipe nationale de football ont vécu une soirée cauchemardesque dimanche dernier, à l’occasion du match très attendu des Verts contre la Guinée équatoriale dans le cadre de la Can-2021.

Le scénario du pire tant redouté a fini par se produire : la défaite du onze national, qui n’a pas su trouver les ressources nécessaires pour se relancer dans la course dans cette compétition continentale après la marche ratée du nul concédé face à l’équipe de la Sierra Leone.

De ce challenge que les Verts se devaient impérativement de relever pour ne pas subir l’affront de l’élimination, sans gloire, au premier tour, pour un tenant du titre désigné tout naturellement par les observateurs comme un des super- favoris de cette CAN pour son parcours sans faute, dépendait un autre enjeu non moins symbolique : battre le record mondial de l’invincibilité qui se dessinait à grands traits, à deux doigts de l’objectif du sacre.

Pour ces considérations, la désillusion ressentie par les inconditionnels des Verts avait un goût particulier par rapport à d’autres contre-performances vécues par le onze national par le passé, où il a connu des périodes fastes et des moments moins exaltants, de passages à vide et de doute, comme il en arrive dans toutes les sélections du monde, y compris parmi le gotha mondial du sport- roi.

En tant que tenant du titre, l’Algérie est, pour les sélections engagées dans cette CAN, l’équipe qu’on rêve de battre et d’accrocher à son palmarès.  Le onze national était donc averti que l’aventure camerounaise n’allait pas être un joyeux safari. Que s’est-il alors passé avec le semi-échec du nul concédé face à la Sierra Leone, confirmé par la défaite tout aussi inattendue de ce dimanche ? Excès de confiance ?

Manque de préparation ? Mauvaise organisation de la CAN avec la programmation des horaires des matchs à l’heure où le soleil est à son zénith, l’état déplorable de la pelouse, la phobie des contaminations des joueurs et des membres du staff technique ? Toutes ces raisons ont sans nul doute lourdement pesé sur le rendement de l’équipe nationale.

Mais il en est incontestablement une qui semblait avoir produit l’effet d’une camisole de force sur les joueurs et le staff, à leur tête le coach Djamel Belmadi. Il s’agit, on l’aura compris, de la pression lourde à porter exercée par divers canaux officiels à travers l’obligation de résultat attendu des Verts. Face aux défis internes et externes auxquels se trouve confronté le pays, on a voulu faire jouer à l’équipe nationale le rôle de cavalerie pour une mission qui sortait manifestement du cadre sportif.

Autour de cet événement sportif et de l’équipe nationale, il a été créé, dans le subconscient collectif des Algériens, un climat psychologique qui suggérait que c’est le destin de l’Algérie qui se joue dans cette CAN. L’état de panique de fin du monde, dans lequel se trouvait le coach national tout au long du match contre la Guinée équatoriale, donnait la mesure du poids de la responsabilité immense qui reposait sur ses frêles épaules.

Le même sentiment de doute et de déstabilisation psychologique était également perceptible dans le comportement des joueurs sur le terrain. Dans l’euphorie ambiante de «l’Algérie qui gagne» créée autour de l’invincibilité de l’équipe nationale, on a sous-estimé le poids des pesanteurs politiques et psychologiques sur les joueurs.

Même les «guerriers du désert», aussi racés que les poulains de Belmadi, sont avant tout des êtres humains, avec leur sensibilité et leur capacité de résilience face à des situations de défi. Surexposés à une pression excessive, ils peuvent craquer et se montrer contre-productifs. C’est la leçon à retenir de cette entame des Verts dans la campagne camerounaise de la CAN-2021.

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