Les travaux de la COP15 contre la désertification ont débuté hier à Abidjan : Les Africains face à l’urgence climatique

10/05/2022 mis à jour: 02:06
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La COP15 contre la désertification a débuté hier à Abidjan, en présence de plusieurs chefs d’Etat africains, pour tenter d’agir concrètement face à la dégradation rapide des terres et répondre «à l’urgence climatique».

 Moins connue que sa «grande sœur» sur le climat, cette 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) aborde des questions tout aussi cruciales à l’heure où l’ONU estime que 40% des terres sont dégradées dans le monde. «Notre sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse», a déclaré le président ivoirien, Alassane Ouattara, en ouverture de la COP15. «Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. 

Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres !» a-t-il ajouté. Neuf chefs d’Etat africains, dont le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue congolais Felix Tshisekedi ou encore le Nigérian Muhammadu Buhari, étaient présents autour de M. Ouattara.  Hier matin, Alassane Ouattara a notamment présenté l’Initiative d’Abidjan, un grand programme visant à mobiliser 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour restaurer «les écosystèmes forestiers dégradés en Côte d’Ivoire» et promouvoir «des approches de gestion durable des sols». Comme de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire est concernée au premier chef par la désertification : sa surface forestière a diminué de 80% depuis 1900, de 16 millions d’hectares à 2,9 millions en 2021. «Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement à l’horizon 2050», a averti le chef de l’Etat ivoirien. 
 

Les participants à la COP15, qui se tient jusqu’au 20 mai, tenteront de proposer d’autres mesures concrètes pour stopper l’accroissement de la désertification. «La Conférence portera une attention particulière à la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, la pérennité de l’utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et la lutte contre l’augmentation des risques de catastrophe, tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt», a indiqué l’organisme onusien du CNULCD, dans un communiqué. Le continent africain est particulièrement touché par la désertification, notamment dans sa bande sahélienne. 

La question de la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer 1000 millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici 2030 sur une bande de 8000 km allant du Sénégal à Djibouti, devrait notamment être abordée au cours des travaux.

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