Les restaurants se vident de leurs clients

23/02/2022 mis à jour: 20:45
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Le commerce de la restauration a pris un sérieux coup / Photo : D. R.

Manger dans un fast-food ou un simple restaurant populaire à Alger n’est plus à la portée de tous.

La hausse généralisée des prix et l’inflation ont fini par dissuader un grand nombre de citoyens, notamment les travailleurs, ayant l’habitude de se restaurer dehors, étant loin de chez eux. Ces derniers temps, des restaurateurs se plaignent du manque de clients, et ces derniers trouvent les tarifs affichés inabordables. «Les sandwichs coûtent plus chers et sont plus petits que d’habitude. Il m’est arrivé d’en manger deux et j’ai toujours faim», nous dira un jeune, employé en tant qu’agent de sécurité dans une banque au centre d’Alger.

Si les citoyens sont de plus en plus nombreux à préférer économiser l’argent de la restauration, les restaurateurs, eux, disent pour un grand nombre d’entre eux avoir vu leur chiffre d’affaires se réduire de moitié. Autrement, la situation actuelle n’est bénéfique ni pour les uns, ni pour les autres. La tendance haussière a commencé depuis plusieurs mois déjà, mais la crise est davantage ressentie ces derniers temps. Un sandwich «frite-omelette» coûte 150 DA, un prix justifié par la hausse du prix de la pomme de terre et des œufs.

Ce sandwich destiné aux petites bourses, voire aux plus démunis, est désormais un petit luxe aux yeux d’un grand nombre de simples travailleurs. L’autre sandwich très prisé à Alger, n’est autre que la chawarma. Il coûtait il y a quatre ans 200 DA, actuellement il est à 250 DA voire 300 DA. Il est proposé par certains à 180 DA, mais les quantités servies sont moindres. Les prix en question sont ceux appliqués dans les quartiers populaires. Dans certains quartiers plutôt huppés, les prix sont encore plus élevés et affectent sérieusement le budget des simples travailleurs.

A la rue Tanger, réputée pour ses restaurants populaires, un plat de lentilles sans viande est à 150 DA. «Alors que mon salaire est quasiment le même, le plat de loubia est passé, en seulement quelques années, de 80 DA, à 100 DA pour finir actuellement à 160 DA», rouspète un autre citoyen, employé dans une administration publique.

Un plat de sardines est actuellement à 350 DA alors qu’une «ch’tit’ha» de viande est à 400 ou 250 DA le demi-plat. Face à cette flambée qui rend difficile de joindre les deux bouts pour la plupart des simples salariés, ils sont nombreux ceux qui se rabattent sur le sandwich le moins cher proposé, à savoir la fameuse «carantica».

Bien que relativement abordable, le prix de cette préparation a connu à son tour une hausse, en passant ces derniers temps à 60 DA et 40 DA le petit sandwich. Face à cette situation, de plus en plus de travailleurs préfèrent ramener leur manger dans des gamelles. Une autre catégorie recourent aux repas froids ou préfèrent rester à jeun et se nourrir une fois de retour chez eux. «Ne pas manger dehors me permets d’économiser pas moins de 6000 DA par mois, c’est presque un quart de mon maigre salaire», nous confie un père de famille.

Cette tendance est confirmée par de nombreux restaurateurs qui affirment que les Algériens sont de moins en moins enclins à dépenser pour manger. Certains ont complètement changé d’habitude afin de garder leur argent en ces temps difficiles et incertains.

 

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