Les voleurs sont en passe d’imposer leur diktat sur l’ensemble du quartier 23, à la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Au quartier 23, pour ne citer que celui-là, les vols sont quasi quotidiens et les résidents ne savent plus à quel saint se vouer. «Le nombre de cambriolages commis se chiffre par centaines, dont un grand nombre d’appartements», apprend-on auprès des habitants. Les autorités locales ont été à maintes reprises saisies, sans que des mesures efficaces soient, à ce jour, décidées pour assurer la sécurité des habitants et de leurs biens.
La revendication phare consistant en l’implantation d’un commissariat sur place n’est toujours pas exaucée, malgré son caractère urgent, maintes fois réitéré par les représentants des habitants. Offusqués, des habitants songent à se prendre en charge pour tenter de protéger leurs foyers. «C’est d’une extrême gravité ce qui se passe. Les vols sont tellement récurrents, que cela devient normal aux yeux de certains…», nous dira un père de famille.
Durant la semaine qui vient de s’écouler au moins trois appartements ont été cambriolés. D’autres tentatives de vols ont été avortées grâce à la vigilance des habitants de certains bâtiments. Mais jusqu’à quand, ce sentiment d’insécurité va continuer à hanter les familles de cette grande cité de 3000 logements ? Face à l’inquiétude généralisée prévalant, des représentants des habitants de ce quartier tentent de proposer des solutions pour dissuader, un tant soit peu, les voleurs.
Une proposition de cotiser et engager des agents de sécurité a été faite. Ces agents seront postés à l’entrée principale de la cité et seront chargés de faire des tournées de jour comme de nuit pour débusquer tout mouvement suspect. D’autres estiment inévitable de réaliser un mur d’enceinte pour barrer la route aux intrus. Aussi, une autre catégorie trouve que les citoyens doivent s’organiser en groupe, notamment la nuit pour repousser toute tentative de vol.
Des propositions difficiles à mettre à exécution mais qui renseignent sur le sentiment de peur qui règne dans ce quartier AADL. En attendant qu’un commissariat soit implanté pour veiller à la sécurité des résidents, ainsi que ceux avoisinant, des patrouilles de gendarmerie effectuent des tournées. Mais cela demeure insuffisant, la preuve en est la persistance des actes de vols, souvent commis à l’aide de petites camionnettes, racontent des habitants.
Ces derniers affirment avoir pourchassé à plusieurs reprises des personnes et véhicules suspects. Ils craignent toutefois, que ces vols se transforment prochainement en agressions ou confrontations, qui ne feront qu’exacerber le sentiment d’insécurité dans cette partie de la nouvelle ville de Sidi Abdellah. «J’ai suis passé au bureau de Gest-Immo pour signaler le cambriolage de mon appartement, l’agent a pris note, m’a demandé de déposer plainte au commissariat de Dekakna, tout en manifestant son impuissance devant cette situation», raconte un témoin, dont l’appartement a été visité il y a quatre jours. «Les habitants ne pouvaient pas eux-mêmes assurer la sécurité de leur quartier.
C’est le rôle de l’Etat qui devrait installer dans les meilleurs délais un commissariat de police ou de gendarmerie», nous dira un autre résident, qui dit avoir enjoint à sa femme de ne jamais ouvrir la porte en son absence.