Les exportations algériennes Hors hydrocarbures (HH), ont atteint 5,03 milliards de dollars en 2021. L’objectif est d’atteindre 7 milliards de dollars fixés par le président de la République cette année. Et ce, à travers l’intensification des activités de promotion des produits algériens à l’intérieur du pays et à l’étranger.
Des mesures ont été déjà prises dans ce cadre. D’ailleurs, la promotion des exportations HH figure parmi les principaux axes du plan d’action du gouvernement. A commencer par la levée des entraves et restrictions bureaucratiques, l’octroi des facilitations nécessaires au profit des entreprises productrices et exportatrices. C’est dans ce sens que des opérateurs économiques ont investi dans de nouvelles chaînes de production, notamment dans l’industrie agroalimentaire.
Une manière pour ces producteurs d’être au rendez-vous de la nouvelle stratégie en matière d’exportations. Une stratégie dans laquelle l’engagement sur des contours clairs a été pris.
Et ce, via l’optimisation des procédures juridiques et règlementaires relatives à l’opération d’exportation, avec la garantie de mesures incitatives financières, bancaires, fiscales, douanières et commerciales, outre l’activation du rôle des représentations diplomatiques à l’étranger et des conseils d’affaires, comme rappelé à maintes reprises dans les discours officiels.
Ce qui n’est pas toujours le cas. «On en est toujours avec les tergiversations», regrette un exportateur contacté à cet effet, selon lequel on est bien loin d’un écosystème propice et un climat d’affaires adéquat qui auraient pu permettre d’insuffler une nouvelle dynamique et d’encourager les exportations.
Certes, les crises incitent à prendre des mesures efficaces pour protéger l’économie nationale, d’un côté, et assurer la disponibilité des produits de base sur le marché local, de l’autre.
Mais, la coordination avec les différents acteurs de la chaîne d’exportation est de mise, du moins pour «nous permettre d’aviser nos clients à l’étranger et de ne pas perdre nos parts sur un marché de plus en plus concurrentiel», nous dit encore l’exportateur. «Il aurait fallu pour plus d’efficacité élaborer une liste de produits concernés par cette interdiction de nature protectionniste.
Les entreprises exportatrices concernées auront alors toute la latitude pour prendre les dispositions nécessaires afin qu’elles ne soient pas pénalisées ni financièrement ni en termes de gestion des stocks», estime à ce sujet l’économiste Brahim Guendouzi qui ajoutera : «En l’absence d’issue au conflit militaire qui se déroule certes en terre européenne, mais dont les retombées peuvent être à l’échelle planétaire, il est important d’en anticiper l’évolution car il s’agit aussi d’une guerre économique pouvant toucher directement les intérêts de l’Algérie».
Rappelant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a encore une fois perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales qui ont eu à subir déjà les retombées de la pandémie Covid-19, M. Guendouzi notera que cette situation conflictuelle a provoqué le plus grand choc sur l’énergie depuis 1973. «C’est l’une des pires perturbations de l’approvisionnement en matières premières, particulièrement en blé.
Ceci a amené plusieurs pays à interdire les exportations de denrées alimentaires pour garantir l’approvisionnement chez eux, et ce, par crainte de la détérioration de la confrontation militaire, créant par la même des pénuries sur de nombreux de base», expliquera-t-il. Une manière de souligner que «la décision de l’Algérie dans ce sens est à tire de précaution. Logiquement, la mesure prise peut s’avérer judicieuse eu égard à la nature du conflit et aux vulnérabilités de l’économie algérienne, particulièrement sur le plan de la sécurité alimentaire», jugera l’économiste.