Le secteur du tourisme constitue un facteur majeur de développement et de diversification de l’économie, et c’est à ce titre qu’il figure régulièrement à l’ordre du jour dans les débats au sein du Parlement.
Jeudi dernier, lors d’une séance plénière consacrée aux questions au gouvernement, le ministre de tutelle présentait une nouvelle fois la feuille de route de son département. Tout en rappelant l’importance de l’investissement pour la promotion du secteur, le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’«élargir les projets touristiques, de remédier aux insuffisances enregistrées en matière de structures d’hébergement et de baisser les prix».
L’aménagement des Zones d’expansion touristique (ZET) a été également mis en exergue lors de cette intervention devant les députés. Pour les observateurs et sans doute pour l’opinion publique, le discours relatif à l’état de ce secteur a très peu évolué depuis de nombreuses années, sinon des décennies, si l’on se réfère au dossier des ZET qui date de plus d’un quart de siècle.
C’est en prenant connaissance de l’activité et des déclarations d’autres membres du gouvernement que l’on perçoit la nécessité de décloisonner les différents programmes de développement, de les mettre en relation pour favoriser une dynamique de relance harmonieuse et probante.
D’un apport réel à l’essor du secteur du tourisme, un projet de gestion intégrée des forêts et de la biodiversité a été mis en place en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et devrait voir le jour dans deux communes des wilayas de Béjaïa et de Bordj Bou Arréridj. Piloté par l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable, le programme ouvre des perspectives d’investissement dans le tourisme environnemental en valorisant le patrimoine culturel, historique et architectural, comme le soulignent les initiateurs du projet.
Dans une déclaration faite jeudi à une télévision, la ministre de l’Environnement qui supervisait l’activité fera remarquer que les touristes potentiels voulant se rendre dans les villages en zone rurale ou de montagne sont désireux de découvrir le patrimoine local et les métiers traditionnels, une demande à laquelle il faudra trouver les moyens de répondre.
Il s’agit en fait de la phase ultime de l’activité touristique, et il y a tout un parcours à rendre opérationnel et à optimiser, impliquant plusieurs secteurs et différents intervenants, précisément publics. Avant les infrastructures de services, il y a celles dites physiques, comprenant les transports, les communications et les commodités de base, comme l’électricité et l’eau, selon les standards en usage sous toutes les latitudes. De nombreux ministres sont donc attendus dans cette même optique, au premier rang desquels ceux des Transports et des Travaux publics.
Des lacunes persistent et commandent d’être résorbées à terme afin de répondre, en premier lieu, aux attentes des habitants et engager la tâche de mise à niveau multisectorielle pour impulser l’activité économique. Le syndrome des vases non communicants a prévalu jusqu’à ces dernières années, et l’on a vu qu’un projet de réalisation d’un tronçon de route a été annoncé le jour de l’inauguration d’une station climatique implantée dans un massif montagneux de renom.
Si la route carrossable a été oubliée ou l’opération traîne encore en longueur, il est difficile d’évoquer la mise en service du transport par câble dans les grands chefs-lieux ayant un attrait touristique ou dans les parcs naturels en altitude. Pour asseoir une industrie touristique et atteindre l’objectif de la création d’emplois et de richesse, la démarche sera nécessairement globale et intégrée.