Secteur traditionnel par excellence, la sidérurgie algérienne émerge en pleine forme à l’export. Une bonne forme qui s’explique d’abord par le rebond très fort de la demande d’acier sur le marché mondial sur fond de conflit en Ukraine qui bouleverse de nombreux secteurs économiques à travers le monde.
Parmi les conséquences économiques de ce conflit, de nombreuses industries dont l’automobile et le bâtiment sont touchées de plein fouet par l’envolée des prix des matières premières dont les minerais.
A l’instar d’autres matières, tels que le cuivre et l’aluminium, les produits sidérurgiques ont subi un net renchérissement des cours. La Russie et l’Ukraine, qui sont les plus grands fournisseurs de matière première, que ce soit en minerai de fer et en produits finis, se retrouvent actuellement hors-circuit commercial de la Méditerranée, de l’Europe, des Etats-Unis et de l’Afrique. La Russie et l’Ukraine représentent 35% des approvisionnements algériens en minerai de fer qui sert à la fabrication de produits finis.
La raréfaction de ferrailles et de minerai de fer envoient les prix de l’acier au comptant à un niveau record. L’acier étant une matière première stratégique, la filière sidérurgique envisage une hausse de la consommation mondiale d’acier. Cette conjoncture est favorable pour la filière algérienne qui exporte vers 25 pays situés en Afrique, en Europe, en Amérique et en Asie, en Afrique, et au Moyen Orient.
La métallurgie représente désormais un marqueur d’émergence, avec une montée en surrégime. L’heure est désormais au renforcement des capacités de production nationale, puisque de lourds investissements sont en projet, portés par une demande de plus en plus vigoureuse. L’Algérie a les capacités de doper davantage ses revenus d’exportations de produits sidérurgiques. En attendant la mise en exploitation du gisement de Ghar Djebilet, le pays dépend fortement de l’importation du minerai de fer importé, dont le prix a flambé. Les exportations permettent de soutenir les prix sur le marché domestique.
La filière connaît une expansion qui se décline par un marché intérieur toujours croissant qui a absorbé une quantité de métal sans cesse en hausse. Dans la foulée, la sidérurgie algérienne a de surcroît augmenté ses exportations vers le marché international, d’autant plus que l’Algérie dispose d’un atout non négligeable : la sidérurgie est une industrie très énergivore, avec un prix de l’énergie déterminant dans la compétitivité algérienne.
D’où une accélération des investissements. Un des projets en cours à Oran consiste en un site de production de l’acier plat, destiné à améliorer l’intégration de l’industrie de l’électroménager et de la filière automobile. Dans le même sillage, l’instauration de la zone de libre-échange africaine aidera la filière algérienne à booster ses exportations de produits sidérurgiques sur le continent.
En prévision de la promulgation des textes d’application, la filière sidérurgique souhaite son intégration dans la liste des activités bénéficiant de l’exonération des tarifs douaniers. Une telle intégration sera bénéfique pour l’Algérie qui pourra ainsi attirer les investisseurs étrangers.