Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, ne cesse de rassurer quant à la bonne préparation de la prochaine rentrée scolaire au titre de l’année 2022-2023. «Toutes les dispositions liées à la prochaine rentrée scolaire ont été prises pour accueillir environ 11 millions d’élèves dans les meilleures conditions.
Cette année est caractérisée par le retour au système d’enseignement classique, l’enseignement de l’anglais pour les classes de 3e année primaire et l’équipement de plus de 1629 écoles de tablettes électroniques pour atténuer le poids du cartable comme première phase», a-t-il déclaré, ce jeudi, dans son allocution d’ouverture de la conférence nationale consacrée à l’évaluation des préparatifs de la prochaine rentrée scolaire.
Concernant le manuel scolaire, il a assuré que l’opération de vente était «bien assurée», affirmant l’évaluation, durant cette conférence, de l’état de réception des livres scolaires selon les besoins exprimés par les établissements, ainsi que la deuxième version du manuel scolaire intitulé Mon Livre destiné aux élèves de 3e, 4e et 5e années primaires. Pour le livre d’anglais du primaire, il a souligné que sa conception est terminée, il est en phase d’impression et de distribution.
Il est même disponible en braille pour les élèves malvoyants. Il a également rassuré quant à la disponibilité de l’encadrement pédagogique pour l’enseignement de cette nouvelle matière dans les 20 000 écoles primaires. Toutes ces assurances ne semblent pas suffisantes pour les partenaires sociaux de M. Belabed. Ces derniers ne cachent pas d’ailleurs leurs craintes. «Le problème du poids du cartable est national.
si c’est une première phase, octroyer des tablettes pour 1600 écoles primaires seulement est une discrimination qui va contre la loi d’orientation 08/04 qui énonce l’égalité des chances pour tous les élèves algériens.
De plus les écoles primaires souffrent de plusieurs problèmes qui se répètent chaque année, tels que le manque d’eau et surtout l’usure du matériel et de l’infrastructure. Il faut absolument y remédier», déclare Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
Sur la même longueur d’onde, Zoubir Rouina, président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), évoque d’autres soucis pour cette nouvelle année scolaire. Pour lui, il est impossible de parler d’une bonne reprise alors que l’école vit une multitudes de problèmes non solutionnés depuis des années. Pour lui, cette rentrée ne sera pas ordinaire, mais pire que celles d’avant la crise sanitaire. «Nous allons reprendre les cours cette année avec l’ancien système mais dans des conditions pires que celles d’avant la Covid.
Le premier problème auquel nous allons être confrontés est la surcharge des classes et le manque d’enseignants. Nous avons reçu déjà beaucoup de doléances des enseignants qui ont été appelés à combler le déficit au détriment du volume horaire réglementaire autorisé. Avant même que l’année scolaire ne commence, la colère monte.
De plus pour l’anglais au primaire, le ministère déclare le recrutement de plus de 5000 enseignants et rassure que ce nombre est suffisant. Comment cela est-ce possible alors que nous avons 20 000 écoles primaires ? Cela voudrait dire que nous aurons 1 enseignant pour 4 établissements. Ce qui serait une véritable aberration», souligne-t-il.
Pour les parents d’élèves, la situation est encore dans le flou. Ils disent préférer faire confiance à la tutelle jusqu’à preuve du contraire. Le verdict sera donné le 1er octobre, soit après la première semaine de la rentrée scolaire.