Le tourisme mondial a redressé la tête en 2022, sans retrouver son niveau pré-Covid

19/01/2023 mis à jour: 05:45
AFP
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Des voyaeurs à l’aéroport international de Denver aux Etats-Unis, le 23 décembre 2022

Après deux années perturbées par la pandémie Covid, le tourisme mondial a retrouvé des couleurs l’an dernier, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui s’attend à une nouvelle progression en 2023 grâce à la levée des restrictions sanitaires en Chine. 

D’après l’agence onusienne, plus de 900 millions d’arrivées de touristes internationaux ont été enregistrées l’an dernier dans le monde. Ce chiffre est «le double» de celui de 2021 (près de 450 millions), a précisé dans un communiqué l’organisme basé à Madrid. Ce niveau reste néanmoins encore très éloigné de celui de l’avant-pandémie : en 2019, année ayant précédé la crise de Covid-19, le nombre d’arrivées de touristes internationaux avait en effet atteint 1,46 milliard, soit un record d’après l’agence. 

Pour le secteur du tourisme, fortement pénalisé par la crise sanitaire, le redémarrage est néanmoins notable. Toutes les régions du monde ont été concernées par cette amélioration, souligne l’OMT, qui fait toutefois état de différences notables du rythme de reprise d’une région à l’autre. En Asie et dans le Pacifique, les arrivées de touristes ont ainsi plafonné à 23% de leur niveau pré-Covid, en raison selon agence onusienne du «maintien de mesures plus strictes» vis-à-vis de la Covid-19, en particulier en Chine. 

Motifs d’optimisme 

Le nombre de visiteurs étrangers a en revanche atteint 83% de son niveau de 2019 au Moyen-Orient et 80% en Europe - avec pour cette dernière région un total de 585 millions de visiteurs. Signe de cette bonne santé retrouvée: en Espagne, deuxième destination mondiale avant la Covid, l’activité touristique a même dépassé en 2022 son niveau d’avant-pandémie, selon la fédération patronale du secteur Exceltur. 

D’après cette organisation, le PIB touristique espagnol a atteint au total 159 milliards d’euros, soit 1,4% de plus qu’en 2019. Ce chiffre a été atteint grâce à un «superbe été», notamment sur le front du tourisme intérieur, a-t-elle assuré.  D’après l’OMT, cette dynamique devrait se poursuivre et même accélérer en 2013, notamment grâce à la levée des restrictions sanitaires en Chine, qui a décidé de lever le 8 janvier la quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de l’étranger, mettant fin à trois ans d’isolement du pays. Il y a des motifs d’optimisme pour le tourisme mondial, souligne dans un communiqué le secrétaire général de l’agence Zurab Pololikashvili, pour qui le fort appétit pour les «voyages régionaux» devrait permettre une reprise généralisée du secteur. 

Selon l’OMT, les arrivées de touristes internationaux devraient ainsi atteindre «entre 80 et 95% de leur niveau pré-pandémique» en 2023 - un chiffre qui dépendra toutefois du «rythme de reprise en Asie» et de «l’évolution de la guerre en Ukraine». «En Europe et au Moyen-Orient, il est même possible qu’elles retrouvent leur niveau pré-Covid», précise l’agence dans son communiqué. La Chine était avant la pandémie le plus grand marché émetteur de touristes au monde: en 2019, 154 millions de Chinois sont ainsi partis en vacances à l’étranger, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Les Chinois étaient par ailleurs ceux qui dépensaient le plus, avec 255 milliards de dollars déboursés en 2019, soit 17% des dépenses touristiques totales au niveau international. Pour l’OMT, le retour des touristes chinois devrait bénéficier en priorité aux pays d’Asie. Son ampleur dépendra «de la disponibilité et du coût des voyages», mais aussi des «restrictions» imposées aux voyageurs chinois dans plusieurs pays, en raison de la flambée de l’épidémie de Covid dans ce pays. En raison du contexte économique, marqué par une forte inflation liée à la guerre en Ukraine, l’agence onusienne dit par ailleurs s’attendre à voir les voyageurs surveiller plus étroitement leur budget. Cela pourrait les conduire à opter pour «des voyages plus courts» ou des «destinations moins lointaines», conclut l’OMT. 

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