Le Royaume-uni fait face à un hiver de mécontentent. Alors que l’inflation à 11% ronge le pouvoir d’achat, de nombreux secteurs professionnels appellent à cesser le travail pour réclamer des hausses de salaires. C’est le cas dans les trains où le personnel du rail a entamé ce mardi le premier d’une série de quatre jours de grève. Selon le principal syndicat, 40 000 employés devaient débrayer. Les agents de sécurité de l’Eurostar participent au mouvement Dans les aéroports, la grève, suivie par la police aux frontières et les bagagistes, renforce les perturbations causées par les récentes chutes de neige. A quelques jours des vacances de Noël, l’inquiétude monte parmi les voyageurs. Dans le secteur de la santé, les infirmières ont prévu de cesser le travail jeudi pour réclamer 19% d’augmentation de salaire. Mais pour le gouvernement britannique, accéder aux demandes des grévistes ne ferait que renforcer l’inflation. Londres a annoncé la mobilisation de l’armée pour combler l’absence de personnel essentiel, notamment des chauffeurs d’ambulance. Ces conflits sociaux se répètent au Royaume-uni, sur fond de guerre en Ukraine et de Brexit. Ils ont engendré sur le seul mois d’octobre la perte de 417 000 jours de travail, un record depuis 2011 selon l’Office national des statistiques. Les médias britanniques y voient un parallèle avec les grèves massives qui avaient secoué le pays à la fin des années 1970. Face à une récession, le pays devrait connaître la pire performance économique du G7 lors des deux prochaines années.