Le respect de la vie dans toute sa diversité

20/09/2023 mis à jour: 00:33
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Les épisodes caniculaires se suivent et se ressemblent et chaque canicule apporte immanquablement son lot d’incendies dévastateurs. Eté après été, nos forêts brûlent à un rythme encore jamais vu de mémoire d’homme. Cependant, dans notre pitoyable et matérialiste vision d’humains qui n’attribuent aux choses que des chiffres et non leurs vraies valeurs, nous avons tendance à croire que ce sont juste des hectares d’arbres et de végétation en moins.

Dans nos bilans des incendies, une forêt qui brûle, c’est juste une somme d’hectares qui partent en fumée. Guère plus. Ce faisant, nous nions sciemment toute la vie et l’inestimable biodiversité que ces hectares de forêt abritent et nourrissent.

Faute de pouvoir quantifier les pertes subies par les milliers d’organismes vivants, animaux et autres insectes, que ces milieux abritent, nous ne les évoquons même pas du bout des lèvres dans nos bilans chiffrés. Malheureusement, en matière de vivant, seules les pertes humaines ont de la valeur à nos yeux.

Pourtant chaque incendie détruit des milliers de vies appartenant à diverses espèces, allant du plus grand organisme vivant, comme l’utile sanglier qui fertilise et aère le sol, ou la hyène qui nettoie la forêt de ses charognes, jusqu’aux champignons qui jouent un rôle essentiel dans l’écosystème forestier en passant par les oiseaux de toute sorte. Tout est intimement lié dans cette longue chaîne de la vie dont nous ne sommes qu’un maillon.

Déjà que l’homme a accaparé tous les espaces disponibles en mer comme sur terre au détriment de ses compagnons de vie sur cette planète, voilà que les rares espaces encore disponibles sont systématiquement détruits par nos comportements ou notre irresponsabilité. A un moment donné, il faudra bien avoir le courage de regarder l’amère réalité en face : nous avons fait de notre beau pays une immense décharge à ciel ouvert et d’un grand incendie à l’autre, nous courons tout droit vers un effondrement écologique dont on ne mesure pas encore les conséquences.

La crise climatique, qui ne fait que s’exacerber, attend de nous des réponses urgentes. Elle nous demande en premier de changer nos comportements ainsi que notre vision de la vie. Aucun geste n’est anodin dans notre comportement de tous les jours. Le simple fait de jeter un mégot ou le contenu de sa poubelle dans une forêt ou une rivière a des conséquences dramatiques sur la nature et l’environnement.

Il est primordial que nos écoles réapprennent à nos enfants le respect de la vie dans toute sa diversité. Notre société de plus en plus consumériste doit repasser du droit fondamental du respect de la vie humaine à celui du respect de toute vie. L’homme ne peut vivre sans l’arbre, sans l’oiseau, sans le ruisseau. Nos villes, qui ne sont que des jungles de béton sans espaces verts et sans jardins publics, sont des modèles parfaits de ce qu’il ne faut jamais faire en matière de politique urbaine.

Il faut réapprendre à nos enfants que le pain ne pousse pas dans les boulangeries, que le lait ne vient pas des usines, que la place de l’oiseau est dans un arbre et non dans une cage... Si nous ne remettons pas l’enfant, ce citoyen de demain, au milieu de la nature, nous perdrons et l’enfant et la nature.

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