Le quartier de Dély Ibrahim a été le théâtre jeudi dernier d’un terrible drame : Colère, consternation et tristesse au Bois des Cars 3

09/06/2022 mis à jour: 23:29
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Photo : D. R.

Le quartier dit «Bois des Cars 3», à Dély Ibrahim, a été le 2 juin dernier le théâtre d’un véritable drame. La famille Laraba qui y réside depuis de longues années a perdu l’un des siens dans des circonstances affreuses. La victime, Yaacoub Laraba, âgé de 78 ans, est décédé alors qu’il tentait d’empêcher l’inondation de sa demeure par un important reflux d’égouts, laissant derrière lui une famille ravagée par une immense douleur.

Ce n’était pas la première fois, nous dit-on, que le défunt dont la maison se trouve à proximité de la clinique Fatema Al Azhar, se battait de la sorte pour protéger sa maison de ces déversements pestilentiels qui lui ont causé d’importants dégâts matériels et des désagréments insupportables. Selon les nombreux témoignages de ses voisins, le cauchemar de la famille Laraba dure depuis au moins 14 longs mois.

«A la moindre averse, comme ce fut le cas du 2 juin dernier, la famille Laraba se retrouve les pieds non pas dans l’eau mais dans un liquide infect et nauséabond. La vie des Laraba était devenue ces derniers mois tellement insupportable qu’ils ont même pensé à déménager. En réalité, c’est tout le quartier mitoyen de la clinique Fatema Al Azhar qui souffre de ces reflux d’égouts», fulminent Mohammed, Salim et Abderrahmane du comité de quartier du Bois des Cars 3 qui ont tenu à se rapprocher de notre rédaction pour dénoncer «la négligence des autorités locales». Pourquoi les habitants pointent sans hésiter du doigt les autorités locales ? «La réponse est simple», disent-ils.

«Nous avons attiré l’attention des responsables de notre commune à plusieurs reprises sur le problème. Des pétitions signées par pas moins de 300 habitants du quartier les invitant à régler en urgence cette question du reflux des eaux usées leur ont été transmises. Malheureusement, rien n’a encore été fait concrètement. Notre doléance est restée inexplicablement lettre morte. Aujourd’hui, ce laisser-aller à causé la mort d’un honnête homme.

C’est inadmissible, les gens doivent rendre des comptes !», tonnent-ils. Ils nous apprendront que même le wali délégué en charge de la circonscription a eu à souligner l’urgence d’entreprendre les travaux nécessaires pour mettre fin de façon durable au problème. Lui aussi n’aura pas été entendu.

En colère, nos interlocuteurs qui craignent d’affronter encore à l’avenir un drame similaire à celui qui vient d’endeuiller la famille Laraba expliquent que «ce problème de reflux des eaux usées a commencé précisément à se poser lorsque le tracé du réseau d’évacuation des eaux usées du quartier a été modifié pour les besoins de la construction de la clinique Fatema Al Azhar». Ils ajoutent que «les canalisations posées à la place des anciennes sont non seulement sous-dimensionnées mais sont probablement aussi jonchées de gravats et de ciment», ce qui provoque le reversement régulier d’eaux usées dans les maisons du quartier.

En plus des inondations, ajoute-t-on, le problème expose également les gens à toutes sortes de maladies, notamment en cette saison. Les membres du comité de quartier de Bois des Cars 3 nous ont indiqué hier qu’une enquête avait été ouverte pour faire la lumière sur le drame et situer les responsabilités.

En attendant les conclusions de cette enquête, ils assurent qu’ils maintiendront leur mobilisation jusqu’à ce que le problème soit pris en charge, surtout qu’il met leur vie et celles de leurs enfants en danger.

A ce propos, ils en appellent au wali d’Alger «pour se pencher sans plus attendre sur le dossier et user de son autorité pour les protéger des négligences qui tuent». Une semaine après le drame, le quartier Bois des Cars 3 était encore plongé dans une profonde tristesse. Brahim T.

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