Le projet de production d’insuline en Algérie en attente depuis 23 ans : Lotfi Benbahmed menace Novo Nordisk

05/05/2022 mis à jour: 01:11
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Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique a signalé, dans un communiqué rendu public hier, que les termes de la communication de son ministère ne «sauraient être définis ‘‘d’allégations’’ par une partie de surcroît déclarée défaillante à de multiples niveaux», en réaction à la réponse du laboratoire Novo Nordisk faisant suite aux déclarations du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, l’accusant «de rétention d’insuline et de mauvaise volonté flagrante dans sa lenteur à la concrétisation du projet de production de son insuline fabriquée localement avec le groupe Saidal», des propos rapportés dans nos précédentes éditions. 

 

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique rappelle qu’une mise en demeure a été notifiée par l’Inspection générale du ministère de l’Industrie pharmaceutique à ce laboratoire en date du 31 janvier 2022, suite à la rétention d’insuline en plus des «convocations multiples de la direction technique de Novo Nordisk par la direction de la régulation et la direction de la veille stratégique l’enjoignant à déposer les programmes d’importation en 2021 et à les réaliser en 2022 afin de s’assurer de l’approvisionnement du marché national». 

Et d’ajouter que «les programmes d’importation ont été soumis à attestation de régulation, toutes signées une fois déposées». Le ministère de l’Industrie pharmaceutique fait savoir que de «nombreux procès-verbaux de l’Observatoire national sur la disponibilité attestant de phénomène de rétention et de tension persistante, tel que relevé par les acteurs du marché, ont été établis en plus des dénonciations officielles au ministère de l’Industrie pharmaceutique par l’Association des distributeurs pharmaceutiques (Adpha) sur la vente concomitante systématique pratiquée par les services commerciaux dudit laboratoire». 
 

Concernant le projet de production avec Saidal, la même source rappelle que Novo Nordisk avait été interdit d’importation entre 2001 et 2003 pour «n’avoir pas respecté ses engagements en termes de production d’insuline en Algérie». Et de signaler qu’en 2012, Novo Nordisk a signé un contrat avec Saidal pour produire les insulines Novo Nordisk dans l’unité où Saidal produit de l’insuline Insudal en flacon depuis 2006. «Non seulement plus aucune production d’insuline ne sera réalisée sur ce site, mais Novo Nordisk assurera le marché PCH de Saidal par de l’importation.» 

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique revient sur le mémorandum d’entente signé pour une joint-venture Novo Nordisk/Saidal pour une unité de production d’insuline à Boufarik, et déplore qu’en 2022, soit «23 ans après ses premiers engagements, aucune production d’insuline n’a été réalisée par Novo Nordisk en Algérie». 

Il rappelle que l’Etat algérien a mis en place toutes les conditions pour la réussite de ce projet en joint-venture avec Saidal, notamment «en accordant en concession à Novo Nordisk un terrain à Boufarik dans lequel celui-ci a réalisé uniquement une unité de montage de stylos servant à injecter l’insuline et toujours pas d’unité de production», précise la même source. Et «le comble c’est que désormais Novo Nordisk présentera ce terrain concédé par l’Etat algérien comme un apport pour valoriser ses parts dans le cadre de la future association avec l’entreprise publique Saidal». 

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique affirme que les multiples réunions organisées au ministère depuis 2020 et les différents rapports de Saidal font ressortir «des exigences de Novo Nordisk économiquement et réglementairement inacceptables par Saidal, notamment en s’arrangeant une majorité absolue et en proposant à Saidal une position de faire valoir avec des parts minoritaires non bloquantes, vouant ainsi à l’échec cette joint-venture». Le département de Benbahmed affirme avoir «relevé» et s’être «opposé», en présence de Saidal, à tous les dépassements et incohérences dudit laboratoire. Ce dernier ne peut en aucun cas se dire  «stupéfait». 

Comme, il lui été exigé, indique le même communiqué, d’approvisionner plus régulièrement le marché en application de son programme d’importation, d’instruire ses services commerciaux à l’effet d’«interdire ses pratiques de vente concomitante et de rétention de produits et de clairement se déterminer sur sa volonté d’adhérer à la politique pharmaceutique nationale, notamment à travers une joint-venture équilibrée avec Saidal». 
 

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique fait savoir qu’il se réserve le droit d’user de toutes les mesures et voies prévues par la législation et la réglementation en vigueur à l’encontre de toute personne physique ou morale qui «userait de diffamation, de manipulation de l’opinion ou de lobbying contraires aux intérêts de l’économie nationale et de la préservation de la santé de nos concitoyens», conclut le communiqué. 

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