Le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, aux commandes depuis fin octobre, reconnaît dans un entretien publié dimanche 15 janvier dans le Wall Street Journal que son pays a pour le moment toujours «besoin des troupes étrangères», essentiellement américaines. «Nous pensons que nous avons besoin des forces étrangères», déclare le chef du gouvernement irakien, qui ajoute: «Il faudra encore du temps pour éliminer le groupe État islamique». «Nous n'avons pas besoin de troupes combattantes à l'intérieur du territoire irakien», a-t-il précisé, ajoutant: «La menace pour l'Irak vient de la pénétration de cellules de l'État islamique depuis la Syrie.»
2000 militaires américains en Irak
Les États-Unis maintiennent en Irak environ 2000 militaires pour des missions de formation et de conseil. L'Otan conduit pour sa part également une mission non-combattante en Irak, impliquant selon son site internet «plusieurs centaines de personnes» venues de plusieurs pays, membres de l'Otan ou partenaires (Australie, Finlande, Suède). «Je ne crois pas qu'il soit impossible que l'Irak entretienne une bonne relation à la fois avec l'Iran et avec les États-Unis», a encore noté Mohamed Chia al-Soudani.
Son gouvernement, né après un an d'épreuves de force parfois sanglantes, s'appuie sur des partis pro-Iran, qui dominent l'Assemblée. L'Irak est a ailleurs très dépendant du gaz et de l'électricité de son voisin. Il fait face à d'immenses attentes d'un peuple irakien épuisé par une grave crise économique et sociale.
Dans l'entretien publié dimanche, Mohamed Chia al-Soudani se montre toutefois soucieux de ménager aussi les États-Unis, qui ne cessent de durcir le ton contre le régime iranien. Il a ainsi déclaré aux journalistes l'interrogeant qu'il voulait envoyer une délégation de haut niveau à Washington prochainement, en prélude peut-être à une rencontre avec le président américain Joe Biden.