La fin de l’année rime avec achats et provisions à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). La clôture de l’année 2024 est marquée par le lancement par l’Algérie du plus important appel d’offres international de la décennie pour l’achat de pas moins de 1,17 million de tonnes de blé meunier.
Alors qu’en début de semaine dernière, les commerçants tablaient sur 50 000 tonnes métriques puis 650 000 tonnes commandées, une nouvelle estimation, en clôture de semaine, de l’appel d’offres s’est fixée sur plus d’un million de tonnes, en faisant de cet achat le plus important jamais effectué à la fois depuis ces dix dernières années.
Les négociants européens qui ont estimé le prix de vente entre 257 et 258 dollars la tonne, comprenant le fret, n’ont pas été précis sur l’origine de la marchandise. Certains ont tablé sur l’origine de la mer Noire, notamment en provenance de Roumanie ou d’Ukraine, et d’autres origines facultatives.
Selon d’autres négociants, pas moins de huit entreprises ont répondu à l’appel d’offres, dont une maison de commerce française. L’Algérie a multiplié ces derniers mois ses commandes de blé tendre, afin de sécuriser ses approvisionnements dans un contexte mondial marqué par beaucoup d’incertitudes.
L’important achat algérien a eu un impact direct sur les cours du blé. «Le blé a progressé vendredi à Chicago, soutenu par un gros achat de l’Algérie et une offre mondiale restreinte», rapporte Reuters. Ainsi, le contrat de blé le plus actif du Chicago Board of Trade CBOT a gagné 0,14% pour se vendre à 5,41 dollars le boisseau.
Le soja a, par contre, reculé en raison de la récolte record au Brésil, de même pour les prix du maïs. Le maïs du CBOT a chuté de 0,06% pour s’établir à 4,53 dollars le boisseau, alors que le prix du soja était de 9,9 dollars le boisseau en perdant 0,05%. «La forte demande et l’incertitude sur la production de maïs en Amérique du Sud devraient soutenir les replis», estime Bergman Grains Research dans une note. Et de préciser que «les perspectives d’approvisionnement mondial du blé sont toujours serrées, avec des prix plus élevés attendus au fil du temps».
Les exportations russes de blé pour 2025-26 devraient, selon le cabinet conseil agricole IKAR, s’élever à 41 millions de tonnes dans un scénario de référence, c’est-à-dire bien loin des 43,5 millions de tonnes attendues pour la saison en cours.
Selon les statistiques de l’agence Rosstat, la récolte russe en 2024 s’est élevée à 125 millions de tonnes de céréales et de légumineuses, dont 82 millions de tonnes de blé en poids propre.
Malgré la baisse de la production russe estimée à 13% par rapport à l’année précédente, la Fédération de Russie demeure en tête des exportateurs mondiaux.