Les prix du pétrole reculent mardi, malgré la réouverture progressive de la Chine, le pays affrontant actuellement une importante vague de Covid-19 qui inquiète les investisseurs. Vers 10h40 GMT (11h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 1,14%, à 84,93 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février baissait de 1,05%, à 79,42 dollars.
La Chine subit actuellement la plus forte vague de Covid au monde, après la levée de ses restrictions sanitaires, suscitant l’inquiétude de nombreux pays. D’autant que l’abandon des dépistages à grande échelle empêche désormais de quantifier les contagions sur son territoire. Stephen Innes, analyste chez Spi, évoque une réouverture «plus lente» de la Chine, qui tempère l’optimisme de décembre des investisseurs.
L’activité manufacturière en Chine recule
L’activité manufacturière en Chine a en effet reculé en décembre pour le cinquième mois consécutif, les foyers de cas de Covid ayant perturbé le fonctionnement des usines, selon l’indice d’activité des directeurs d’achat (PMI) publié mardi par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin.
Et «les dernières données du gouvernement sur le tourisme restent déprimées», ajoute l’analyste. «Il faudra peut-être attendre que les indicateurs économiques deviennent plus favorables en Chine» avant de voir une forte remontée des prix du brut, affirme Stephen Innes.
Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, rappelle cependant que «le monde a perdu une énorme quantité d’approvisionnement en fossiles en provenance de la Russie en raison de la guerre en Ukraine». Or, Seb prévoit un regain de la consommation de brut et de produits pétroliers en 2023, avec «une croissance régulière de la demande dans les pays non membres de l’OCDE» et «un bond de la demande de la Chine» sur le long terme avec la réouverture du pays. Les prix du pétrole pourraient ainsi se redresser sur l’année, et ce «malgré toute la morosité macroéconomique due à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt», estime M. Schieldrop.