La wilaya d’Annaba vient de perdre l’un de ses illustres héros, Mohamed Bendaâs, moudjahid et figure emblématique de la guerre de Libération nationale, décédé à l’hôpital d’El Bouni. Né le 28 mars 1937 à Aïn M’lila, il avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) en 1956, à seulement 19 ans.
En tant que combattant dans les maquis des Aurès, Mohamed Bendaâs s’est illustré par un courage exceptionnel. Il a participé à de nombreuses batailles contre l’armée coloniale française, notamment dans les monts de Chelia, où il a été blessé à plusieurs reprises. Parmi ses faits d’armes les plus marquants, figure une opération audacieuse racontée par sa famille. «Avec un compagnon d’armes, il est parvenu en 1958 à surprendre et neutraliser une section entière de parachutistes français, soit 27 soldats, alors qu’ils étaient endormis. Ces exploits héroïques ont toutefois eu un coût.
Traqués par l’aviation française et ciblés par des bombardements au napalm, Mohamed Bendaâs et son compagnon ont connu des épreuves d’une dureté inouïe. Durant une fuite de trois jours, privés de nourriture et d’eau, ils ont survécu en buvant leur propre urine et en se nourrissant d’herbe.» Il a été arrêté, emprisonné et condamné à mort à la prison Seriana (ex-Luca) avant d’être transféré au camp d’internement de Ksar Ettir (aujourd’hui Kasr El Abtal).
C’est l’administration coloniale qui l’avait fait construire au sud de Sétif, en 1956, dans une tentative d’étouffer la Révolution. Située non loin d’Aïn Oulmène, cette prison reste le témoin impassible de la barbarie des tortionnaires français, mais aussi du courage et de l’endurance des Algériens qui ont eu la malchance d’y être conduits, dont le défunt moudjahid Mohamed Bendaâs à la fleur d’âge.
Ce n’est qu’avec l’avènement de l’indépendance en 1962 qu’il a échappé à cette sentence mortelle. Après l’indépendance, Mohamed Bendaâs a poursuivi son engagement envers la patrie en intégrant les Douanes algériennes. Il y a gravi les échelons jusqu’au grade d’officier avant de prendre une retraite bien méritée. Mais au-delà de ses exploits militaires et de sa carrière professionnelle, il restera dans les mémoires comme un homme d’une grande humanité, un pilier pour sa famille et un modèle de modestie, de générosité et de bravoure.
La disparition de Mohamed Bendaâs laisse un vide immense, mais son souvenir restera gravé dans les cœurs. Son parcours exemplaire et son dévouement inspireront les générations futures, perpétuant l’héritage de courage et de sacrifice qu’il a légué à la nation.