Les restrictions sur les visas pour les Algériens sont levées. C’est ce qu’a annoncé, hier, Gérald Darmanin, le ministre français de l’Intérieur, à l’issue d’une entrevue avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’audience s’est déroulée au siège de la présidence de la République en présence du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad. «Nous avons repris une relation consulaire normale, celle qui existait avant la pandémie de Covid-19, notamment, sur les visas de circulation de nos populations, et ce, pour être à la hauteur de la relation extrêmement forte et spécifique entre la France et l’Algérie», a-t-il déclaré. Il y a un an, l’ancien porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, avait affirmé que «la France a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie qui ‘’refusent’’ de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France». «C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France», a-t-il justifié sur Europe1. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avait alors convoqué l’ambassadeur de France en Algérie «afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France», précise la même source.
«Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application», lit-on dans le texte. «Cette annonce qui fait suite à la visite du président français, Emmanuel Macron, a été marquée par l’instauration d’un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France», a conclu Gérald Darmanin. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé, en août dernier, dans une déclaration conjointe à la presse, à l’issue des entretiens avec son homologue français, que les deux parties ont «évoqué ensemble tous les volets ayant trait à la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer, en vue de servir les intérêts communs» des deux pays et de garantir, aux relations entre les deux pays, tous domaines confondus, «un élan qualitatif à même d’assurer une consécration de la nouvelle orientation que nous avons convenue d’ancrer». Cette même orientation est «fondée sur l’établissement d’un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels, et de l’équilibre des intérêts entre les deux Etats», a-t-il soutenu. D’ailleurs, le Président Tebboune avait qualifié la visite de trois jours du président français de «très réussie», relevant qu’elle était «excellente, nécessaire et utile pour la relation entre les deux pays» et qu’elle avait «remis beaucoup de choses à leur place». De son côté, Mme Elisabeth Borne, la Première ministre française, accompagnée d’une quinzaine de ministres, a indiqué, lors de sa visite de deux jours à Alger, que la coopération entre l’Algérie et la France est «essentielle», soutenant que les deux pays ont «avancé» dans leur projet de concrétisation d’un «partenariat renouvelé». A l’issue d’une audience que lui avait accordée le président de la République, M. Tebboune, Mme Borne a annoncé avoir dit au «Président Tebboune qu’il peut compter sur la mobilisation et la détermination de mon gouvernement. Notre coopération est essentielle. Nous la mettrons au service de nos deux pays». Elle a par ailleurs évoqué «la richesse» des échanges qui sont, a-t-elle dit, «la preuve de notre détermination à agir et à construire ensemble un partenariat renouvelé».