Le ministre de la santé à Tiaret : En attendant le centre anti-cancer pour fin 2023, la carte sanitaire s’étoffe

28/02/2023 mis à jour: 01:28
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Le ministre de la sante en visite dans la wilaya de Tiaret

Visite au cours de laquelle le membre du gouvernement s’est montré «relativement satisfait de l’avancée des travaux de cet imposant édifice sanitaire à vocation régionale dont on évalue le taux d’avancement à 90%». Le centre anti-cancer de Tiaret doté d’une enveloppe initiale de 5 milliards de dinars coûterait jusqu’à 16 milliards de dinars y compris les équipements pour lesquels les services concernés ont enclenché les opérations d’acquisition y afférentes. D’une capacité de 190 lits extensibles à 236 lits, cet hôpital s’étalant sur une surface bâtie de 2840 m2 comprend 3 niveaux dédiés au rez-de-chaussée pour les quatre salles d’opérations de 52 m2 chacune, d’une salle de réanimation, de cinq laboratoires, salles d’échographie, scanner, radio, angiographie et mamodigitale, de chambres pour malades au deuxième niveau dont celles pour handicapés et réveil, d’un autre pour l’hospitalisation et un troisième pour d’autres utilisations. Devant être livré à la fin de l’année en cours, le centre pourrait être remis quelques mois plus tôt, tant les travaux ont démarré sous les chapeaux de roues sous l’impulsion de quatre walis dont l’actuel, Ali Bouguerra, qui compte, lui, offrir à la région des perspectives autrement meilleures en matière de prise en charge sanitaire, notamment avec l’implantation de petits pôles au niveau de certaines zones déshéritées, à l’exemple de Oued Lili et Meghila pour ne citer que ceux-là. Les travaux de réalisation ont démarré depuis le 26 août 2019 mais ont nécessité des réévaluations et des arbitrages. D’autres localités à démographie importante, notamment vers les limites territoriales de la wilaya (Takhemaret et Ksar Chellala), vont devoir bénéficier de structures hospitalières de 60 et 120 lits. Le ministre a d’ailleurs inclus dans cette tournée ces deux villes appelées, à moyen terme, à intégrer un autre statut administratif (wilaya déléguée pour Ksar Chellala) et pôle sanitaire sur Takhemaret, limitrophe avec la wilaya de Mascara. L’impact espéré à travers la réalisation de ce grand centre dédié à l’oncologie est «de permettre outre la prise en charge médicale des cancéreux, de rapprocher les malades vers une structure sanitaire de pointe et leur éviter les coûteux et longs déplacements jusqu’à Oran, Blida, voire vers le sud vers Adrar et Béchar», est-il noté. Il est utile de rappeler qu’en matière de cancérologie, «le registre ouvert en 2014 au niveau de la DSPRH comprenait quelque 300 malades et reste un outil indispensable pour la surveillance épidémiologique, la collecte, le stockage et l’interprétation des données relatives aux patients atteints», a déclaré docteur Kheroubi, chef de service de la prévention, ajoutant que «5 types de cancers sont décelés à Tiaret dont le cancer du rectum, ceux du colon, de l’estomac, du poumon pour les hommes, alors que pour les femmes ce sont ceux de l’ovaire, de l’utérus, du rectum et du poumon». Rien que «de 2018 à 2019, 1280 nouveaux cas ont été enregistrés alors qu’en 2022 environ 578 cas ont été diagnostiqués positifs». En attendant la mise en service du CAC, 9 unités assurent déjà des soins dans le cadre du plan national anti-cancer.

Globalement et sur les 15.000 cas de cancer, quelque 2586 patients sont pris en charge, selon la même source. Il y a quelques jours, le chef de l’exécutif a évoqué le chiffre de 2770 milliards de centimes comme apport de l’Etat dans ses différents programmes à destination du secteur de la santé, alors que l’on compte aujourd’hui 7 grands EPH, des polycliniques, des services spécialisés dans l’ORL, la neuropsychiatrie et la néphrologie pour une population qui a dépassé un million d’habitants et qui s’attend à des perspectives meilleures avec l’ouverture d’une annexe pour faculté des sciences médicales et éventuellement l’ouverture d’un CHU qu’appellent de tous leurs vœux la population locale et son élite.

En plus du CAC, le projet d’un service des grands brûlés est espéré à défaut d’un grand centre que l’on a évoqué en marge du projet mort-né de la raffinerie de pétrole. La visite du ministre reste une étape pour faire le point et surtout pour écouter les citoyens qui n’ont pas attendu la visite de ministre pour se déchaîner sur les réseaux sociaux, notamment à Sougueur après le décès du jeune patient atteint d’insuffisance rénale. C’est d’ailleurs en prolongement de ce cas qui génère une grande polémique que le ministre s’est rendu à Ain Dheb pour s’enquérir de l’état d’avancement d’un grand service pour dialysés. Takhemaret et Ksar Chellala le seront au titre du lancement d’hôpitaux de 120 et de 60 lits pour cette localité. Evoquer le secteur de la santé en dépit de certaines tares mais aussi réflexes induits par le système de santé publique algérien, c’est incontestablement parler de cet entrain qui caractérise les équipes médicales dans le cadre de la cardiologie interventionnelle, la traumatologie et la chirurgie générale pour lesquelles il a été relevé peu de transferts vers de grands hôpitaux, dont ceux d’Oran.

L’évidence c’est de dire qu’aujourd’hui, il y a l’apport du privé qui vient en appoint aux structures étatiques. C’est de là qu’a découlé hier la visite du ministre dans une clinique privée du docteur Bouziane. Une clinique flambant neuve qui vient s’ajouter à trois autres fonctionnelles et deux en cours de réalisation. Il est en fin de compte utile de rappeler que le secteur, notamment les EPH, croule sous les dettes dont celle détenue par la Pharmacie centrale des hôpitaux.

L’EPH Youssef Damerdji de Tiaret cumule à lui seul une dette estimée à 270 milliards, histoire de dire que le ministre, qui a fait du 5e point de sa feuille de route une priorité, a du pain sur la planche… 

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