Le journal Le Monde suspendu au Burkina Faso après avoir évoqué une «guerre de propagande» entre la junte et les groupes terroristes

03/12/2023 mis à jour: 06:11
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Le média français Le Monde a vivement réagi dimanche à la "suspension" de sa diffusion au Burkina Faso par le régime militaire en place. Le journal a condamné cette décision, soulignant qu'elle faisait suite à la publication d'un article sur l'attaque jihadiste du 26 novembre sur une base militaire à Djibo. 

Le Monde a dénoncé les accusations du gouvernement burkinabé, qualifiant son travail de "tendancieux" et insinuant qu'il aurait pris le parti des groupes terroristes. Le média a catégoriquement rejeté ces allégations comme étant "aussi fausses qu'intolérables".

Le journal a souligné que ces sanctions semblent viser à empêcher la diffusion d'une information indépendante sur la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso, particulièrement depuis le coup d'État du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022.

Reporters sans frontières a également condamné cette suspension, la qualifiant d'entrave au droit des Burkinabés à une information plurielle et appelant les autorités à lever cette mesure.

L'article incriminé traitait de la "guerre de propagande" et du bilan lourd d'une offensive revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM). Alors que l'ONU mentionne la perte de 40 civils, les autorités burkinabè affirment avoir abattu "plus de 400 terroristes" lors de la contre-offensive.

Le gouvernement burkinabé a réagi en accusant Le Monde d'avoir "choisi son camp" et de s'être enfermé dans une "logique de propagande". Le Monde a répliqué en affirmant avoir fait son travail "en toute impartialité et indépendance", regrettant le manque de collaboration du gouvernement qui n'a pas répondu à leurs sollicitations. D'autres médias français, dont Jeune Afrique, LCI, France 24 et RFI, ont également été suspendus au Burkina Faso. Depuis 2015, le pays est confronté à une escalade de violences perpétrées par des groupes jihadistes, causant plus de 17 000 morts civils et militaires.

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