Les ministres de l’Agriculture du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, et Royaume-Uni) ont critiqué hier la décision de l’Inde d’interdire les exportations de blé, rapporte l’AFP.
Cette décision intervient après une récente vague de chaleur dans le pays alors que l’approvisionnement en céréales est déjà sous tension avec la guerre en Ukraine. «Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l’exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu’aggraver la crise et cela nuira aussi à l’Inde et à ses agriculteurs», a déclaré le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, à l’issue d’une réunion avec ses homologues à Stuttgart. «Nous appelons l’Inde à prendre ses responsabilités en tant que membre du G20», a-t-il ajouté en réaction à l’annonce de New Delhi. «Nous nous sommes prononcés contre des restrictions d’exportation et appelons à maintenir les marchés ouverts», a rappelé C. Özdemir.
Deuxième producteur de blé au monde, l’Inde a interdit samedi les exportations sauf autorisation spéciale du gouvernement, renforçant les craintes pour l’approvisionnement mondial en céréales. Lancée le 24 février, la guerre de l’Ukraine perturbe gravement l’activité agricole dans les campagnes d’Ukraine, qui est le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé. L’Inde a décidé cette interdiction pour assurer sa «sécurité alimentaire» après un déclin de la production en raison de la chaleur extrême et d’une hausse des cours, conséquence de la guerre en Ukraine, qui complique l’approvisionnement sur le marché mondial. Les contrats d’exportation conclus avant le décret pourront être honorés, la mesure ne concernant que les exportations futures.
Celles-ci ne pourront se faire que sur autorisation spéciale de New Delhi, qui décidera au cas par cas d’approuver des demandes d’autres pays «pour garantir leur sécurité alimentaire». Les ministres de l’Agriculture réunis à Stuttgart ont «recommandé» d’évoquer le sujet lors de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du G7 en juin, où l’Inde sera présente en tant qu’invitée.
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont promis ce même jour «d’élargir les sanctions» économiques visant Moscou pour son intervention en Ukraine à «des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante» tout en exhortant la Chine à «ne pas saper» ces mesures. Les sept grandes puissances économiques veulent «accélérer les efforts» pour «mettre un terme à la dépendance à l’énergie russe», selon le communiqué publié au terme d’une réunion de trois jours dans le nord de l’Allemagne. Ils «appellent la Chine de ne pas soutenir la Russie dans l’attaque» de l’Ukraine.