Le football national, l’éternel parent pauvre

15/01/2023 mis à jour: 01:22
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Les vieux démons sont de sortie. Tout de suite après la fin de la rencontre Algérie- Libye (1-0), les sempiternels commentaires sur le niveau du football algérien ont fleuri sur la toile et des plateaux de télévision. Des portes ouvertes ont été défoncées par les «professionnels» du verbiage et des analyses indigentes. Oui, la prestation des Verts n’a pas été lumineuse, pas au niveau des attentes, la victoire a été laborieuse. Le sélectionneur national Madjid Bougherra n’a pas prétendu le contraire lors de la conférence d’après-match. Mais est-ce une raison de jeter, déjà, le bébé avec son eau ? Ce qui fait mal et dérange c’est la notion sélective qui s’applique aux uns et pas aux autres. Peu de spécialistes de la chose se sont aventurés sur le terrain de l’analyse du contenu délivré par l’équipe nationale drivée par Djamel Belmadi. Pourquoi on ne peut pas disserter sur la qualité du jeu lorsqu’il s’agit de la grande équipe nationale et on sort l’artillerie quand il s’agit de Madjid Bougherra de la sélection des locaux ? Il n’échappe à personne qu’il y a matière à s’interroger sur les objectifs visés à travers ce double traitement. Dès vendredi soir, les snipers de service ont dégainé et ré-ouvert le procès du niveau du football local. C’est un sujet périmé qui a besoin de propositions concrètes que de constats éculés. Que faut-il faire pour améliorer le niveau du football local ? Les moyens mis à disposition de celui-ci sont-ils utilisés à bon escient ? Le football algérien est-il condamné à vivre éternellement avec ses tares ? Est-il possible d’inverser la tendance, rattrapé le retard ? Quels sont les moyens et la politique appropriés pour redresser la situation ? C’est des pistes qu’il faut explorer et en finir une fois pour toutes avec les réflexes de la paresse et des constats. Le football algérien est porté à bout de bras par les pouvoirs publics à travers les généreuses subventions qui ne sont pas toujours utilisées comme il le faut. Le drame du football africain en général et algérien, en particulier c’est la loi Bahamas initiée en 2008-2009. Du jour au lendemain, les fédérations ont totalement négligé le travail à la base au profit de la politique du tout professionnel. L’objet ici n’est pas de contester, ni de remettre en cause l’option du tout professionnel. Pas du tout. La sélection n’est ni un cadeau, ni un passe-droit. Elle est réservée aux meilleurs et le dernier mot revient au sélectionneur. Cette question est tranchée depuis bien longtemps. Reste à savoir ce qu’il faut faire du football ici en Algérie. Faut-il cesser de travailler, sérieusement et bien, de former des formateurs d’entraîneurs, des coaches, des joueurs. Développer le football est la mission première de la fédération, inscrite dans ses statuts. Le sentiment général qui se dégage depuis une dizaine d’années, plus exactement depuis la promulgation de la loi Bahamas, la fédération se sent comme exemptée de son devoir de développer le sport-Roi structuré. C’est une voie dangereuse dans laquelle la fédération ne doit pas s’engager. Maintenant si elle fait le choix de cette option, il faut lui fermer définitivement les vannes des subventions et des aides directes et indirectes. La réforme sportive mise en place vers la fin des années 1970 a donné ses fruits et surtout fourni la preuve que lorsque le travail et les choses sont bien faits, le succès est au bout. Quant à ceux qui font, matin et soir, le procès du football algérien ils feraient mieux d’aligner des propositions concrètes pour sortir le football  de l’impasse dans laquelle il s’est fourré. Cela bien sûr s’ils sont capables de proposer des solutions fiables à même de booster de nouveau ce football tant décrié (parfois à juste raison, il faut le reconnaître). 

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