Le FMI appelle à aider financièrement les pays fragiles : Le développement de l’Afrique contrarié par le changement climatique

04/09/2023 mis à jour: 04:00
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Photo : D. R.

Dans une nouvelle note publiée cette fin de semaine par le Fonds Monétaire International (FMI), un appel est lancé aux pays partenaires afin d’aider les pays les plus vulnérables du continent africain subissant les effets du changement climatique. « Les pays fragiles d’Afrique payent le plus lourd tribut » avertit le FMI dans son rapport signé par Jihad Azour et Abebe Aemro Selassie.

A la veille du Sommet africain du climat, devant se tenir cette semaine au Kenya, la note du FMI rappelle que « le changement climatique fait peser de lourdes menaces sur les pays d’Afrique, en particulier les plus fragiles parmi eux qui sont touchés par des conflits ».

Expliquant la situation, la même note précise que « de la République centrafricaine à la Somalie en passant par le Soudan, les pays fragiles souffrent davantage des inondations, des sécheresses, des tempêtes et d’autres chocs liés au climat alors qu’ils ont le moins contribué au changement climatique ».

Le nombre de personnes touchées par les catastrophes naturels dans ces pays est trois fois plus élevé que dans les autres pays. Et cette situation va en s’aggravant puisque selon les prévisions d’ici 2040, ces pays pourraient connaître 61 jours par an de températures supérieures à 35 degrés Celsius en moyenne, soit quatre fois plus que les autres pays. Les phénomènes naturels extrêmes devant accompagner ces chaleurs supérieures à la normale, affecteront non seulement la santé des citoyens, mais également le niveau de productivité et les emplois dans des secteurs comme l’agriculture et al construction.

La nouvelle étude du FMI indique que le changement climatique entrainera des coûts macroéconomiques plus durables dans les pays fragiles. Les PIB de ces pays enregistreront des pertes cumulées de 4% dans les trois années suivant des phénomènes météorologiques extrêmes ; contre 1% dans les autres pays.

La croissance du PIB par habitant sera réduite de 0,2 point de pourcentage à cause des sécheresses dans ces pays fragiles. Cette situation climatique à risques, cumulée aux conflits et à l’insécurité, fragilisent davantage ces pays ne pouvant plus faire face seuls aux défis.  La mort due aux conflits et à la faim va malheureusement étendre son voile sur les zones les plus vulnérables. 50 millions de personnes se verront basculer dans la famine d’ici 2060. « Les évènements climatiques engendreront des pertes plus élevées en raison de la dépendance des pays fragiles à l’égard de l’agriculture pluviale.

L’Agriculture représente près d’un quart de la production économique dans les pays fragiles, mais seulement 3% des zones cultivées sont pourvues d’infrastructures d’irrigation comme les canaux ou les réservoirs. «Les exploitations agricoles pluviales sont particulièrement vulnérables aux sécheresses et aux inondations.

Lorsque des infrastructures d’irrigation existent, elles sont souvent mal conçues, laissées à l’abandon ou endommagées par les conflits» indique le FMI.

Ceci, alors que le défi climatique nécessite des financements colossaux que ces pays n’ont pas. «C’est pourquoi les partenaires internationaux pour le développement doivent de toute urgence fournir un appui conséquent et durable- à la fois sous forme de financement concessionnel et de développement des capacités- afin d’éviter l’aggravation de la faim et des conflits, susceptibles d’engendrer des déplacements et des migrations forcés» avertit le FMI.

 

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