la failli passer à la trappe, mais le Festival de la chanson amazighe est revenu in extremis, au grand bonheur de ses nombreux fans qui l’attendent de pied ferme car, en l'absence de galas et d'animations culturelles dans la ville de Béjaïa, il reste l'une des rares occasions d'apprécier de la musique de façon vivante et de vibrer avec les artistes.
Il se tiendra donc en hommage à Idir, le grand disparu de la chanson kabyle, au stade Benallouache dans la ville de Béjaïa, pendant 5 jours, soit du 14 au 18 septembre courant. Il faut peut-être préciser que c'est grâce à la persévérance de l'association Assalas qui a fait des pieds et des mains pour arracher le modeste budget qui lui est imparti ainsi que les autorisations nécessaires à sa tenue que ce festival aura lieu. Ce qui n'a été facile au vu des réticences de toutes parts. Précisons également que l'association Assalas dépend du CNRLCA, le Centre national de recherches en langue et culture amazighes sis au campus d'Aboudaou.
Habituellement, ce festival se tient du 15 au 20 août de chaque année, mais cette fois-ci, de manière exceptionnelle, il se déroulera en septembre à cause de nombreux retards et tergiversations suite aux tragiques incendies qui ont touché l'est du pays et le gel des activités culturelles par la ministre de la Culture. «A la reprise des activités à compter du 1er septembre, nous avons entrepris de battre le rappel des troupes et des artistes programmés initialement et il a fallu deux semaines pour tout mettre en place», dit Smail Taleb, commissaire du festival et président de l'association Assalas, cheville ouvrière du festival.
Pendant toute la durée de la manifestation, il y aura pour chaque soirée une tête d'affiche et des noms plus ou moins connus de la scène artistique. «Nous ne pouvions pas inviter de trop grandes vedettes à cause de notre budget qui est vraiment réduit, mais nous avons invité des artistes et des talents des principales régions berbérophones du pays, y compris du Chenoua. Cette année, nous tentons également de donner un nouveau visage au festival grâce au concours du Centre de recherches en amazigh et aussi au département de langue amazighe de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa pour tenter de donner un cachet scientifique à cette manifestation culturelle», nous apprend Smail Taleb.
Au rang des stars confirmées, il y aura l'incontournable Allaoua, l'indispensable Ali Amran, le grand Lani Rabah, véritable cheikh à lui tout seul, le très discret Ahcene Ahres, une école également à lui tout seul, le roi de la chanson chaouie Massinisa, Boudjemaa Agraw, le fameux groupe de blues du désert Tikoubaouine, originaire de Tamanrasset et Adrar ainsi que beaucoup de talents confirmés, tels que Taos Arhab, Mourad Guerbas, Yacine Zouaoui, Talsa, Inayen, Jimmy Berbère, Boubkeur et bien d'autres.
Plusieurs concours de chants et radio crochets à travers une caravane qui a sillonné différentes régions berbérophones de l'Algérie à la recherche de nouveaux talents. «Après avoir été sélectionnés, ces jeunes ont reçu une formation de 15 jours en musicologie à Béjaïa. Parmi tous ces prétendants, quatre vocations nouvelles ont été sélectionnées et auront la chance de se produire sur scène aux côtés des stars. «Nous préparons également un colloque scientifique national sur Idir autour du 25 octobre, date anniversaire de sa naissance», affirment Smail Taleb, commissaire du festival et Kamel Medjedoub, chargé de communication.