Le cosmodrome de Vostotchny : Symbole des dysfonctionnements du secteur spatial russe

14/09/2023 mis à jour: 19:57
AFP
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Photo : D. R.

Le cosmodrome de Vostotchny, où se sont rencontrés mercredi le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, est devenu au fil des ans un symbole des dysfonctionnements du secteur spatial russe, entre affaires de corruption et innombrables retards.

Les deux hommes ont notamment visité, selon le Kremlin, un atelier d’assemblage de lanceurs lourds de nouvelle génération Angara, en développement depuis de longues années, et un pas de tir en construction pour ces engins.

Le cosmodrome a été achevé en 2016 dans l’Extrême-Orient russe pour remplacer à terme celui de Baïkonour, datant de l’époque soviétique et que Moscou est contrainte de louer au Kazakhstan depuis l’éclatement de l’URSS en 1991.Le dernier décollage enregistré, le 11 août dernier, était celui de la fusée Soyouz emportant la sonde Luna-25.

Mais l’engin s’est écrasé sur la Lune à l’issue d’un problème technique, illustrant les difficultés de la Russie dans le secteur spatial. Dès 2007, Vladimir Poutine, qui veut voir la Russie conserver son statut de puissance spatiale, avait signé un décret pour la construction de ce nouveau cosmodrome, situé à près de 8 000 kilomètres à l’est de Moscou. Les travaux ont débuté en 2012 et se sont achevés en 2016, avec plusieurs mois de retard sur le plan initial.

En 2018, quatre responsables d’une entreprise impliquée dans le chantier ont été condamnés à des peines allant de quatre ans et demi à huit ans de prison pour des détournements estimés à 1,3 milliard de roubles (17,8 millions d’euros au taux d’époque). «J’attends de vous une attitude plus responsable», avait ordonné Vladimir Poutine l’année suivante au cours d’une réunion avec des responsables du secteur, à la suite d’une visite du cosmodrome.

A Vostotchny, «une tour mobile» a été construite, pesant 1 600 tonnes et mesurant 52 mètres de hauteur, «une structure unique, qui n’existe pas dans les autres cosmodromes Baïkonour et Plessetsk», selon l’agence spatiale russe Roscosmos. Au total, le site de lancement compte «83 structures d’une superficie de 45 000 m2».

Plusieurs milliers de personnes travaillent au cosmodrome et pendant les opérations de lancement, plus de 470 personnes opèrent sur le pas de tir. Actuellement, il n’existe qu’un seul pas de tir pour les lancements de fusées Soyouz-2.

Mais un deuxième site, inspecté mercredi par Vladimir Poutine et Kim Jong Un, est en construction pour accueillir à terme les fusées lourdes Angara, prévues pour remplacer les vieillissants lanceurs Proton dont la technologie date des années 1960.

Au total, entre avril 2016 et août 2023, «15 lancements orbitaux de lanceurs ont été effectués» depuis le cosmodrome de Vostotchny et «345 engins spatiaux ont été mis en orbite», détaille Roscosmos. 

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