Le collectif des chirurgiens du chu de Annaba en grève à partir du 20 février

10/02/2022 mis à jour: 13:07
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Le collectif des praticiens de chirurgie générale et digestive de l’hôpital Ibn Rochd, relevant du CHU de Annaba, sont en colère contre leur direction générale. Dans une lettre adressée avant-hier au directeur général de ce CHU, Naceur Nacer, plusieurs médecins, spécialistes en chirurgie générale, vasculaire et digestive, ont annoncé une grève générale à partir du 20 février courant.

«Suite aux conditions déplorables de l’exercice de notre fonction, notamment du point de vue logistique, le bloc opératoire n’est plus fonctionnel depuis plusieurs mois, nous sommes donc au regret de porter à votre connaissance que l’ensemble de l’équipe des praticiens du service de chirurgie générale et digestive de l’hôpital Ibn Rochd entamera une grève à partir du 20 février courant», lit-on dans ce document qui se veut un préavis de grève.

Signée par six professeurs et cinq docteurs spécialistes, cette lettre, dont El Watan détient une copie, fait état de plusieurs revendications, adressées à maintes reprises au directeur général du CHU de Annaba, à l’effet d’améliorer les conditions de travail de ces chirurgiens, notamment concernant les différents dysfonctionnements du bloc opératoire. Vainement.

«Désemparés, déçus face à la négligence de nos soucis de la part de votre administration, et maintenant en colère, car nous ne pouvons accepter cette situation. L’équipe de chirurgie sera en grève à partir du 20 février 2022 jusqu’à la réhabilitation sérieuse du bloc opératoire», menacent-ils.

Un bloc fonctionnel, trois à l’arrêt

«Pour preuve, étayent-ils, depuis quatre mois, une seule salle opératoire est fonctionnelle sur les quatre disponibles.» Enumérant les nombreux dysfonctionnements, les auteurs de ce préavis de grève, déposé sur les bureaux des autorités locales et le syndicat Snechu, ont noté que «les scialytiques plafonniers sont détériorés, en mauvais état, diffusant une lumière faible non adaptée au bon déroulement des interventions chirurgicales. Les tables opératoires sont vétustes, certaines très endommagées, n’assurant aucune position.

Les appareils d’anesthésie, de fonction très ancienne et déjà très longtemps amortis, datent de presque plus de 20 ans, selon l’expertise de nos confrères réanimateurs. Le seul respirateur actuellement en fonction tombe régulièrement en panne, parfois au moment de l’intervention chirurgicale, mettant en danger la vie du malade. Instrumentations chirurgicales très anciennes. Le service de chirurgie générale n’a jamais été rénové, plusieurs promesses d’aménagement n’ont pas été tenues à ce jour».

Toujours dans le même contexte, ils rappellent que «la chirurgie générale est un service important, pôle chirurgical régional principal, qui draine les malades de toute la région de Annaba ainsi que des wilayas limitrophes, notamment en ce qui concerne les pathologies néoplasiques (cancers digestifs et hépatobiliaires). En effet, la chirurgie des cancers à Annaba est intense.

Elle a fait beaucoup de progrès, et ce, en collaboration avec les services d’oncologie médicale du Centre de lutte antcancer (CAC) de Annaba et de radiothérapie». Et de prévenir : «Par conséquent, avec ces conditions de travail, on se retrouve submergés de malades cancéreux en attente d’une intervention chirurgicale. Ces mauvaises conditions nuisent également à une autre activité importante du service : la transplantation rénale qui entre dans le cadre d’un programme national, dirigé par l’Agence nationale de greffe d’organes.»

Ce préavis de grève intervient, faut-il le souligner, au lendemain de l’annonce par le Centre français de gestion des praticiens hospitaliers (CNG) de la liste de 1200 praticiens de différentes spécialités admis après avoir réussi aux épreuves de vérification des connaissances (EVC). Ils quitteront l’Algérie pour exercer dans les hôpitaux de la France.

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