Décidément. L’imbroglio, le non-respect des vertus combinés à l’incompétence et au laisser-aller qui ont sévi et sévissent encore dans la gestion de notre football rendu au final dans une situation de sinistré par ses propres dirigeants et acteurs, sont pratiquement les mêmes qui rongent notre arbitrage et sa gestion quotidienne.
A force de travailler continuellement dans l’urgence pour atteindre des objectifs obscurs et malsains dans l’immédiat, on oublie tout le temps sciemment, par ignorance et par moments par négligence ce qui est essentiel. Car pour ceux collés aux basques des affaires rentières obscures de tout genre, rien ne les intéresse autre que le résultat qui sert leurs intérêts sordides. Le reste ne les regarde guère. Même si celui envoyé en mission d’arbitre ou d’officiel ne rentre pas chez lui après l’accomplissement de sa mission commandée, qu’il aille au diable.
On ne s’inquiète nullement des difficultés subies dans la préparation pour accomplir la mission exigée. Ni des péripéties de son retour chez lui après-coup en parcourant plus de 2000 km cumulés en aller et retour. Seul le résultat technique compte pour ceux qui l’ont désigné. De graves affaires de négligence préméditée ou plutôt d’inconscience se sont passées dans le suivi de l’acte de désignation des arbitres lors des journées de championnat de divisions sous l’autorité de la CFA.
Explication. Quand une équipe d’arbitres se déplace pour l’accomplissement d’une mission arbitrale en taxi loué pour un périple difficile d’imaginer requérant plus de trois jours de route, le reflexe le plus facile à accomplir par l’autorité ayant désigné ces arbitres serait de s’inquiéter d’abord si les missionnaires sont d’abord rentrés chez eux et surtout bien rentrés ? Pour la plupart des arbitres, pareil geste n’est pas à l’ordre du jour. Seuls les chargés du suivi des résultats des ligues et commissions exigent l’envoi de la feuille de match pour l’exploration des détails et autres faits saillants contenus dedans dans les délais réglementaires impartis.
Même si un arbitre ou plusieurs se trouvant dans le coma, pas de souci. Seul le résultat technique compte. Sinon, le «patron» ou les membres de la CFA ne s’inquiètent jamais du comment du pourquoi de tout ce qui pourrait arriver sur la route surtout cette du retour.
Car pour celle de l’aller vers le lieu de la rencontre, avant l’accomplissement de la mission, l’essentiel et l’urgence ce sont l’équipe d’arbitres et la mission (direction du match). A la fin de la mission (match) ce qui devient l’urgence, c’est le résultat du match. Le reste ne compte pas ou plus. Et les arbitres en cas d’accident de la route au retour ?
Beaucoup d’arbitres ont payé cash cette négligence de ceux chargés de suivre leur mission au niveau des commissions d’arbitrage. En conclusion : «A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel» (Edgar Morin).