Les technologies de pointe, y compris l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique, changent le monde à un rythme sans précédent. A mesure que ces changements s’accélèrent, l’avenir du travail change fondamentalement et la capacité à faire la transition vers de nouveaux emplois est plus essentielle que jamais.
Il ressort d’un récent rapport «Unlocking Opportunity» du Forum économique mondial (FEM) que les travailleurs et les entreprises ont besoin de stratégies claires pour des transitions de carrière en douceur. Un quart de la main-d’œuvre mondiale devra mettre à jour ses compétences pour l’économie numérique, a-t-on indiqué.
Par ailleurs, les recherches du Forum économique mondial montrent que 23% de tous les emplois seront modifiés par la technologie et l’automatisation d’ici 2027, avec 69 millions de nouveaux postes qui devraient être créés et 83 millions de postes qui devraient être déplacés. En outre, près d’un quart de tous les travailleurs seront confrontés au défi de s’assurer qu’ils possèdent les compétences nécessaires pour prospérer dans une économie mondiale de plus en plus numérique.
Ne se limitant pas au constat, et afin d’aider les travailleurs et les entreprises à s’adapter aux emplois de demain, le rapport du FEM présente quatre piliers clés pour faciliter la voie vers un emploi prospère dans l’économie numérique. Il s’agit de se recycler et se perfectionner pour de nouvelles opportunités ; améliorer l’adéquation employé-employeur ; créer des filets de sécurité susceptibles d’alléger le fardeau des suppressions d’emplois et enfin une collaboration multipartite pour briser les obstacles de l’industrie.
Protéger les travailleurs
Selon le rapport, l’époque où l’on apprenait un métier toute une vie est révolue. Pour rester pertinents sur le marché du travail d’aujourd’hui, les travailleurs doivent adopter l’apprentissage continu et la reconversion. Avec 44% des compétences professionnelles qui devraient changer d’ici cinq ans, il est essentiel que les personnes et les entreprises investissent dans l’apprentissage tout au long de la vie.
Par ailleurs, et à mesure que le marché du travail évolue, les modalités de travail flexibles et les modèles d’emploi alternatifs, tels que le travail à distance et les emplois à la demande, permettent aux entreprises d’accéder à un plus grand bassin de talents, tandis que les travailleurs peuvent trouver des postes qui correspondent à leurs besoins.
Le rapport souligne, en outre, que les transitions professionnelles ne se font pas toujours sans heurts, c’est pourquoi il est essentiel de protéger les travailleurs. Les gouvernements et les entreprises doivent travailler ensemble pour créer des filets de sécurité susceptibles d’alléger le fardeau des suppressions d’emplois.
Ces protections pourraient prendre la forme d’une assurance chômage, d’indemnités de départ subventionnées ou de lois du travail qui protègent contre les licenciements abusifs, a-t-on recommandé. Et de citer un exemple fort qui vient d’Allemagne, où une approche proactive de la transition énergétique a permis d’aider les travailleurs déplacés de l’industrie du charbon.
Grâce à des programmes de reconversion et à une aide à la recherche d’un nouvel emploi, l’Allemagne a réussi à atténuer l’impact des changements industriels à grande échelle, en donnant aux travailleurs la possibilité d’accéder à des emplois stables et tournés vers l’avenir.
Enfin, le rapport du FEM a estimé que certaines des transitions de main-d’œuvre les plus efficaces se produisent lorsque les industries collaborent. En mutualisant les ressources, en partageant les programmes de formation et en créant des partenariats intersectoriels, les entreprises peuvent s’assurer que leurs employés soient préparés à de nouveaux rôles, même dans des domaines différents, a-t-on signifié.
Et de citer une initiative en Afrique du Sud pour les compétences en Afrique (SIFA), qui a réuni des gouvernements, des établissements d’enseignement et des industries afin de développer des compétences techniques pour les jeunes travailleurs. Cette approche multipartite aide non seulement à lutter contre le chômage, mais elle crée également une main-d’œuvre plus adaptable et prête à prospérer dans une économie en évolution, a-t-on conclu.