Les autorités de la bande de Ghaza ont annoncé qu’Israël avait libéré hier environ 150 prisonniers palestiniens capturés durant l’offensive militaire israélienne, affirmant qu’ils avaient subi de mauvais traitements durant leur détention.
Durant les six mois de l’opération militaire israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, les soldats israéliens ont arrêté des dizaines de Ghazaouis, les détenant sans inculpation avant d’en relâcher certains. «Il est évident que ces prisonniers ont subi de graves et mauvais traitements, car un certain nombre d’entre eux ont été envoyés à l’hôpital Abu Yousef Al Najjar pour y être soignés», a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’autorité des points de passage de Ghaza, Hicham Adwan.
L’armée israélienne n’a pas commenté la libération de ces détenus, mais a déclaré qu’il était «absolument interdit» de maltraiter des prisonniers. Le groupe de prisonniers relâché hier a été conduit hors du territoire israélien via le point de passage de Kerem Shalom (sud) avec la bande de Ghaza, selon l’autorité de Ghaza en charge des points de passage et un journaliste de l’AFP. Une fois sur le territoire palestinien, ils ont été soignés à l’hôpital de Rafah, dans le sud du territoire assiégé, selon les mêmes sources.
L’un des prisonniers libérés a affirmé que lui et un ami avaient été battus et torturés pendant leur détention. «Je suis resté à genoux (pendant près de deux mois), de 5h du matin à 10h du soir, les yeux bandés et les mains attachées», a déclaré cet homme, dont l’AFP ne publie pas le nom pour des raisons de sécurité. «L’armée a lâché des chiens sur nous pour nous attaquer», a-t-il ajouté. «Ils nous ont battus et torturés». Le mois dernier, l’autorité des points de passage avait affirmé que 56 détenus palestiniens libérés des prisons israéliennes «présentaient des signes de torture» infligée durant leur détention.
A l’époque, l’armée israélienne avait assuré que les détenus étaient «traités conformément au droit international». L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a exprimé le mois dernier son inquiétude sur le sort des détenus ghazaouis en Israël. Selon le directeur de l’agence, Philippe Lazzarini, beaucoup sont revenus «complètement traumatisés» et faisaient état d’un «large éventail de mauvais traitements», incluant menaces d’électrocution, privations de sommeil et avec des chiens.