«L’appel du sahel» : Conjugaison des efforts face au terrorisme

28/02/2023 mis à jour: 17:27
APS
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Les participants à la réunion «L’appel du Sahel» ont mis l’accent, hier à Alger, sur la nécessaire unification des positions et de la conjugaison des efforts pour faire face au phénomène du terrorisme, soulignant l’impératif d’investir dans les communautés locales et de réunir les conditions propices pour les prémunir contre l’extrémisme violent. Les intervenants, à la deuxième journée de cette réunion qui se poursuit au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, ont passé en revue les approches et les modèles qui ont prouvé leur efficacité en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, dont l’approche algérienne. L’accent a été mis sur l’importance de la définition des indices à même de réaliser la prospérité pour tous les membres de la société et construire  des sociétés immunisées face à l’extrémisme violent. Lors de la troisième séance de la réunion consacrée à la thématique : «De   catégories vulnérables à des parties actives dans la prévention de l’extrémisme violent : former une force de confrontation parmi les femmes, les enfants et les jeunes de la région du Sahel», les participants ont suivi l’intervention de la membre de l’Assemblée nationale populaire (APN),  Farida Ilimi, qui a évoqué l’expérience de l’Algérie avec le terrorisme. «Nul n’est à l’abri du terrorisme et l’histoire en témoigne, car ce fléau   transfrontalier et transcontinental qui ne fait pas la différence entre les religions, les personnes et les ethnies, constitue toujours une menace sérieuse pour la sécurité de tous les peuples», a soutenu Mme Ilimi. «Il est de notre devoir en tant que représentants de ces peuples, l’adoption de la législation nécessaire et la sensibilisation des sociétés au niveau national pour faire face au plus grand facteur conduisant à ce phénomène, qui ne cesse de faire des victimes dont des enfants.» Elle a estimé que les enfants et les femmes, premières victimes du terrorisme, peuvent constituer un bouclier face à l’extrémisme violent, saluant par la même occasion le rôle efficace de la femme algérienne durant la décennie noire, aussi bien travailleuse qu’étudiante, médecin ou au foyer dans la lutte contre les idées extrémistes. L’intervenante a salué aussi les réformes socio-politiques adoptées par les hautes autorités du pays, dont l’amendement du code de pénale en 2015, la révision de la Constitution en 2020 et de la loi relative au régime électoral en 2021 pour la promotion de la femme dans la société et la protection de ses droits en vue de lui permettre de contribuer davantage à l’édification de l’Etat de droit, conformément aux préceptes de l’islam modéré. La parlementaire a, dans ce sens, mis en avant l’attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la protection de la femme contre la violence à travers la Constitution de 2020 Elle a également souligné l’importance pour les pays de garantir des opportunités de travail à tous leurs citoyens ou une allocation de chômage pour assurer une vie décente à tous, comme c’est le cas en Algérie grâce à la volonté politique du président de la République, arguant qu’il s’agit «là d’un impératif» pour empêcher les groupes extrémistes d’exploiter les catégories démunies.    

Passer du stade des discussions et des dialogues à l’action concrète

Mme Ilimi a qualifié la situation dans le Sahel «d’extrêmement complexe» dans la mesure où la région est en proie à des conflits armés, outre le manque de développement et les répercussions des changements climatiques.

Pour sa part, Serge Stroobants, directeur de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’Institut pour l’économie et la paix, a appelé à la nécessité de passer du stade des dialogues et des discussions à l’application pratique et réelle, et c’est l’objectif, a-t-il dit, de cette   réunion.  Parmi ses propositions pour faire face au fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, «l’investissement dans la jeunesse dont dispose l’Afrique», soulignant que la jeunesse «est la clé si nous voulons renforcer le travail des acteurs dans ce processus».  M. Stroobants a également souligné que «parmi les approches qui ont prouvé leur efficacité pour lutter contre l’extrémisme violent, le soutien aux sociétés locales et le développement du capital humain, ainsi que la nécessité de solutions adaptées à tous les pays». De son côté, le président de l’Assemblée nationale du Niger, Seini Oumarou a affirmé dans une allocution lue en son nom par le premier vice-président du Parlement, Kalla Hankoraou, que «la montée du phénomène du terrorisme était due à la non-préparation des communautés», jugeant «impératif» de tarir les sources de financement du terrorisme et de mettre un terme au recrutement des jeunes dans les groupes terroristes notamment au niveau des villages, et ce, par le développement des collectivités locales à la faveur des stratégies et des programmes de développement. Les participants ont mis en garde dans leurs interventions contre la recrudescence du nombre de groupes terroristes activant au Sahel, exigeant une compréhension globale des conditions socioéconomiques qui y prévalent, et la nécessité d’associer les collectivités locales. Ils ont également mis en exergue l’échec des solutions proposées par l’Europe pour lutter contre le terrorisme au Sahel, car ces solutions ont «fait de la région un refuge pour les terroristes».

Avant l’entame des travaux du deuxième jour de la 2e rencontre «Appel du   Sahel», les participants ont observé une minute de silence à la mémoire des migrants morts en Méditerranée. 

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