L’ancien patron de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a été condamné hier par le tribunal du pôle financier et économique de Sidi M’hamed à une peine de 8 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars. Le procureur de la République avait requis, lors de la précédente audience, une peine de prison ferme de15 ans. Ses deux fils, Jamil et Hanafi, ont écopé d’une peine, respectivement de 5 et 3 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars, également. Son troisième fils, Ramine, en fuite à l’étranger, a été condamné à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d’un mandat d’arrêt international. Le juge du pôle pénal du tribunal de Sidi M’hamed a également ordonné la saisie des biens et des avoirs bancaires de la famille. Sidi Saïd et ses enfants sont poursuivis sur la base de la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption pour blanchiment d’argent, corruption, abus de fonction, et incitation de fonctionnaires en vue de l’obtention d’indus avantages. L’ancien patron de l’UGTA est poursuivi par la justice dans deux affaires : la première porte sur une transaction commerciale entre une des entreprises de la famille activant dans le sud du pays, à Hassi Messaoud et In Salah, dans les domaines de l’ingénierie, de la logistique et de la location du matériel, et la seconde sur un trafic d’influence en faveur de son fils Ramine, propriétaire d’une agence de communication pour l’obtention d’un marché portant sur la réalisation d’un publi-reportage télévisuel d’un montant de 392 000 euros pour le compte de l’opérateur public de téléphonie Mobilis ; une production qui n’a jamais été diffusée. Il est également reproché à Sidi Saïd d’avoir indument fait bénéficier ses enfants de logements sociaux et de fonction sur les programmes des Mutuelles affiliées à l’UGTA et de l’OPGI. Lors de son procès qui s’était tenu le 7 novembre dernier, l’ancien secrétaire général de l’UGTA, interrogé par le juge, à partir de la prison d’El Harrach, en visioconférence, avait nié toutes les accusations portées contre lui et ses enfants. Il est apparu affaibli et la voix inaudible. Il avait fait de fréquents séjours à l’hôpital Mustapha pour un suivi médical. Concernant les logements attribués à ses enfants, il a soutenu devant le juge que la décision avait été prise par la direction de l’UGTA à son insu.