Le développement des concessions pétrolières et gazières dans le «Triangle du corail» de l’océan Pacifique, surnommé «l’Amazonie des mers», multiplie le trafic maritime et fait courir des risques de «marées noires», a dénoncé un collectif d’ONG.
Cet espace maritime de 10 millions de kilomètres carrés contient plus de 600 aires marines protégées (AMP), chevauchées sur 16% de leur surface par des blocs pétroliers et gaziers en grande majorité en phase d’exploration, alerte Earth Insight.
Selon Florencia Librizzi, directrice de programme du collectif, «l’expansion des combustibles fossiles dans le Triangle du corail est dangereuse» et «menace l’un des écosystèmes marins les plus riches en biodiversité au monde».
«Protéger ce réseau naturel vital des griffes de l’exploitation des combustibles fossiles est le seul moyen d’assurer un avenir vivable à la région», estime-t-elle.
Les conclusions du rapport «Triangle du corail en péril : menaces et impacts des combustibles fossiles», compilées à partir d’images satellites et d’analyses de données régionales, mettent en garde «contre l’expansion de l’exploitation de combustibles fossiles qui augmentera le trafic des pétroliers, et donc le risque de marées noires aux conséquences désastreuses pour les populations locales et la vie marine».
Perle du Pacifique et Route de la soie pétrolière
Le «Triangle du corail», «l’une des régions marines les plus riches en biodiversité du monde» est à cheval sur sept pays : l’Indonésie, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, les Philippines, le Timor Oriental et les îles Salomon.
Sa partie ouest est déjà l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Le rapport recommande «un moratoire sur les activités pétrolières, gazières, minières et autres activités industrielles dans les zones écologiquement sensibles au sein du Triangle du corail» et propose de le désigner comme «zone maritime particulièrement sensible, qui exige une protection spéciale en raison de son importance écologique, socio-économique et culturelle et de sa vulnérabilité aux dommages et impacts des activités maritimes».