L’Algérie insiste sur la problématique de l’endettement

30/07/2023 mis à jour: 07:22
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L’Algérie souligne le poids de l’endettement qui freine les efforts du développement des pays africains. Dans une allocution, lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, devant les participants au sommet «Russie-Afrique», ouvert vendredi à Saint-Pétersbourg, le président Abdelmadjid Tebboune a plaidé, en effet, la résolution de la crise d’endettement. «Il est impératif d’aider l’Afrique, en premier lieu, à surmonter la crise d’endettement et faciliter l’accès aux crédits de financement, au moins avec les mêmes conditions imposées à d’autres pays», suggère-t-il. 

Le chef de l’Etat présente, ce faisant, des chiffres montrant l’ampleur de cette épineuse problématique qui maintient le continent noir dans le sous-développement. Il souligne d’emblée «que 1 enfant sur 5 en Afrique souffrait de l’absence de chances de scolarisation, et que plus de 600 millions d’Africains vivaient sans électricité ni accès à l’eau potable, à l’exception de 25% des populations du continent, outre le déficit de près de 100 milliards de dollars chaque année dans le financement des projets d’infrastructures, exacerbé par un endettement estimé à 1000 milliards de dollars en 2022».

Poursuivant, il appelle à «revoir l’approche suivie actuellement en matière de résolution de la crise d’endettement, de manière à permettre aux pays africains de surmonter ce frein majeur à l’accès aux nouveaux processus de financement». Aïmene Benabderrahmane, qui représente le chef de l’Etat lors de ce sommet, expose l’expérience entamée par l’Algérie dans ce sens. Il met l’accent sur «l’effacement des dettes de 14 Etats africains et le travail en faveur du rééchelonnement des dettes d’autres Etats», ainsi que «le budget alloué, via l'Agence nationale de développement de la coopération internationale pour la solidarité et le développement et estimé à 1 milliard de dollars». Cette enveloppe, rappelle-t-il, est destinée au financement «des projets de développement dans les Etats africains», dont certains sont déjà lancés au Niger et au Mali. «L’Algérie œuvre, également dans la même démarche de développement continental, précise le président de la République dans son allocution, à la concrétisation de projets pour les Etats voisins, à l'instar de la route de l’unité africaine reliant le Mali, le Niger, la Tunisie, le Tchad sur 10 000 km linéaires, ainsi que la route Tindouf (Algérie) – Zouerate (Mauritanie) sur une distance de 800 km.» 
 

«Pour un partenariat afro-russe fort»

Concernant la relation entre l’Afrique et la Russie, l’Algérie, souligne le président Tebboune, «aspire à un partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre l’émergence d’un ordre mondial juste». Il estime, dans la foulée, que la coopération afro-russe «a franchi de grands pas depuis la solidarité de la Russie par le passé avec les pays africains dans leur lutte contre le colonialisme, jusqu'à la volonté commune, affichée aujourd'hui, en vue d'édifier un partenariat politique et économique fructueux». 

Et de marteler : «Les Africains attendent de la Russie une contribution aux efforts de développement dans le continent.» 

Poursuivant, le président Tebboune précise que «le développement du partenariat afro-russe doit prendre en considération les ambitions économiques de l’Afrique, l’élargissement de la coopération afro-russe, la concrétisation de manière effective des aspects économiques selon un calendrier bien défini, la garantie d’une participation forte de l’Union africaine (UA) à cette opération, la préservation des règles de base régissent la communauté internationale et la consolidation du multilatéralisme». 

En conclusion, le président Tebboune souligne le caractère «stratégique» du partenariat algéro-russe, tout en saluant les «différents partenariats bilatéraux algéro-russes dans les domaines industriel, agricole, scientifique et technique, en sus de la concertation et des échanges de vues au niveau du Forum des pays exportateurs de gaz et de l’OPEC+ sur les moyens de stabiliser les prix de l’énergie sur les marchés internationaux».

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