L’affaire Augusta bientôt devant la chambre d’accusation : Ould Kaddour, son épouse, Ahmed Ouyahia et 4 cadres de sonatrach poursuivis

15/09/2022 mis à jour: 15:00
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Liée au rachat de la raffinerie Augusta, l’affaire de l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, en détention depuis plus d’une année, sera renvoyée incessamment devant la chambre d’accusation, près la cour d’Alger. 

Le juge de la 4e chambre du pôle financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed a achevé les auditions et obtenu l’expertise ainsi que les réponses aux commissions rogatoires qu’il a délivrées, après plus d’une année d’enquête sur l’acquisition en 2018, par Sonatrach, de cette raffinerie, auprès de l’américain ExxonMobil, pour un montant de 720 millions de dollars. 
 

Un montant jugé «exorbitant», en raison de l’âge, 70 ans, de cette raffinerie poussant la compagnie pétrolière à s’endetter pour un montant de 250 millions de dollars, dont 100 millions de dollars, destinés aux travaux de maintenance. 

En plus d’Ould Kaddour et de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, les deux inculpés pour de nombreux griefs prévus par le code pénal et la loi sur la corruption, dont «abus de fonction», «dilapidation de deniers publics» et «trafic d’influence» en ce qui concerne l’ancien PDG de Sonatrach, trois cadres dirigeants de cette compagnie pétrolière, Ahmed Mazighi, ancien vice-président des activités de la commercialisation, de Abdelhamid Rais-Ali, ancien vice-président du raffinage et de la pétrochimie, et enfin de Brahim Boumaout, conseiller vice-président de la SPE (stratégie, planification et économie) et ancien directeur de la stratégie, ont été placés en détention pour «complicité de dilapidation de deniers publics». 
 

Seule l’épouse d’Ould Kaddour a été inculpée et maintenue sous contrôle judiciaire, pour «blanchiment d’argent». Si le juge estime que dans cette affaire «il y a eu violation des procédures, de la réglementation et du code des marchés», les cinq cadres dirigeants de Sonatrach, ont nié les fait et précisé que Sonatrach «avait ses propres procédures et qu’en matière d’investissement à l’étranger, il est obligatoire d’avoir l’accord du président et du gouvernement ce qui a, selon eux, été respecté, puisque tous les avis étaient favorables». 

Certains, à travers leurs avocats, n’ont pas hésité à prendre pour référence, les déclarations, au mois de février dernier, du vice-président de l’activité raffinage et pétrochimie, Baatouche Boutouba, sur les ondes de la Chaîne 3, relatives aux résultats de la raffinerie, entre 2019 et 2021. Le responsable avait indiqué qu’Augusta, d’une capacité de 10 millions de tonnes d’essence, de gasoil et autres produits raffinés, a réalisé un résultat positif en 2021, ce qui lui a permis de payer une partie de la dette contractée en 2019 et 2020. 
 

Mais la justice s’est intéressé surtout aux conditions dans lesquelles cette acquisition a eu lieu auprès d’ExxonMobil, et aussi dans quelle condition, Sonatrach s’est vu obligée de contracter un prêt de 150 millions de dollars auprès de l’Arab Petroleum Investment Corporation Apicorp pour l’achat de brut de la Saudi Aramco destiné à cette raffinerie, située en Italie et un deuxième pour assurer les travaux de sa maintenance de l’ordre de 100 millions de dollars. 

En juillet 2020, une enquête a été ouverte, et début de 2021, un mandat d’arrêt international est diffusé par le pôle financier contre Abdelmoumène Ould Kaddour, ancien PDG de Sonatrach, qui avait quitté le pays, en 2019, quelque temps après sa mise de fin de fonction. Au mois de mars de la même année, l’ancien PDG est arrêté par les autorités émiraties à l’aéroport de Dubaï, à sa descente de l’avion qui faisait escale, avant de rejoindre Amman. 
 

Après une longue bataille judiciaire, Ould Kaddour a fini par être extradé vers l’Algérie, en début du mois d’août 2021 puis placé sous mandat de dépôt, dans le cadre de l’affaire Augusta. 

, le sort des six prévenus poursuivis dans le cadre de ce dossier sera donc tranché, incessamment, par la chambre d’accusation. Néanmoins, il est à rappeler qu’Ould Kaddour est également poursuivi pour l’affaire (toujours pendante au niveau de la justice), des marchés obtenus par la société BRC (Brown & Root Condor), dont il était le PDG, entre 2002 et 2007, et qui est un joint-venture entre l’Algérie et l’américain KBR filiale de Haliburton. 
 

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