La transition démocratique, l’alternative unique au statu quo !

17/01/2022 mis à jour: 01:33
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Photo : D. R.

Une année s’achève sur fond de colères, de frustrations et d’espoirs déçus. Une année qui, par bien des égards, ressemble aux précédentes. Mais heureusement que la moisson de nos sportifs (paralympiques à Tokyo et l’équipe nationale de football A à Doha) en a été suffisamment belle pour souffler un vent d’optimisme sur le pays et redonner au peuple le bonheur de la joie de vivre.

Mais aussitôt les clameurs du stade retombées, la cruelle réalité n’oublie pas de frapper à la porte du quotidien. L’inflation culmine à 10%, alors qu’en mai dernier, l’ONS avait annoncé des chiffres inférieurs… à 4% ! Ce qui s’est traduit par une hausse exorbitante des prix à la consommation et provoqué une chute spectaculaire du pouvoir d’achat que subissent de plein fouet de très larges couches de la population. La misère endurée par le peuple est d’autant plus infernale que le pays va à vau-l’eau et que rien ne pousse au fléchissement du chômage.

Au lieu de réfléchir à un plan de redressement, le pouvoir est enlisé dans une politique de la courte vue dans le seul objectif d’en tirer des dividendes pour asseoir sa main de fer et perdurer par les moyens les plus ignobles. Tandis que le macabre retour du balancier de la pandémie frappe une population dans le désarroi, l’oligarchie financière continue de se goinfrer à la table de la rente et le système fige l’Algérie dans un interminable statu quo par l’artifice mortifère des «élections».

En effet, en dépit du boycott historique par les citoyens du référendum de la constitution et des présidentielles, deux autres mascarades électorales, les législatives et les communales ont été organisées en 2021 au mépris du peuple. Mais de quelle légitimité peut se prévaloir un pouvoir dont les «institutions» sont le produit de hold-up électoraux et le fruit d’abstentions vertigineuses ? De quel respect peut-il jouir quand il viole les libertés du citoyen en embastillant sans jugement plus de 300 détenus d’opinion ?

La gabegie et les postures antidémocratiques du pouvoir attisent le feu sous une marmite sociale dont le couvercle risque de sauter à la face d’un pays qui est l’objet de visées territoriales d’un Royaume du Maroc, protégé par le parapluie de ses alliés traditionnels, la France et Israël et qui est en même temps confronté à l’agression de groupements armés islamistes aux frontières du Grand Sud.

Dans un contexte aussi délétère, la réponse n’est pas dans les postures démagogiques. Solder ses comptes avec l’ex-puissance coloniale par des effets de manche est contre-productif, voire peut mener l’Algérie au pire. La meilleure attitude est d’évaluer les intérêts du pays avec responsabilité et de circonscrire les domaines possibles de coopération pour désenclaver l’Algérie de son isolement politique et envisager l’avenir avec sérénité.

Au plan politique interne, notre voie de sortie de crise est extrêmement étroite et dans la boîte à outils des solutions, seul un instrument peut sauver le pays aussi bien de la chape de plomb du système que celle de l’islamisme politique, c’est la concrétisation d’une union très large des démocrates. Les partis démocrates ne veulent pas faire cause commune, et le dialogue à ce jour est malheureusement voué aux portes closes du refus.

Ces derniers sont encore dans l’illusion qu’en siphonnant les thèses des islamistes et en embrayant sur leurs propositions, ils ouvrent la voie à… une alternative démocratique !!?? Quel aveuglement ! N’ont-ils pas encore compris que les islamistes minimisent de façon opportuniste leur socle idéologique dans l’objectif unique de duper pour avancer masqués ?

Un premier rassemblement de militants, issus de la lignée du PAGS et convaincus de la nécessité de la double rupture, peut constituer un jalon important dans la construction progressive d’une véritable convergence fédérant plus largement les démocrates du pays, à l’exclusion de ceux qui appellent au compromis avec l’islamisme politique et le système.

C’est pourquoi, il est crucial de travailler ensemble, la main dans la main pour que 2022 soit l’année du renouveau politique ! Battons-nous contre le statu quo car l’immobilisme, c’est la stagnation !

Luttons pour initier une dynamique unitaire en vue de sceller un véritable rassemblement des forces démocratiques. Ce n’est que dans l’union que nous pourrons lever le gisement démocratique que le mouvement historique du 22 février 2019 a su révéler au grand jour avec un éclat sans précédent en libérant des énergies considérables jusque là insoupçonnées.

Ne dilapidons pas ce trésor fabuleux ! Que 2022 fonde une nouvelle espérance et signe le début d’une ère où le peuple pourra enfin vivre en toute dignité dans une société de liberté et d’égalité, où ses droits de citoyens seront reconnus et où il pourra se battre démocratiquement pour accéder enfin à la santé, à la paix et à la prospérité.

Moulay Chentouf (Coordinateur du PLD)

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