Au moins 26 soldats syriens ont été tués dans une attaque du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech), la troisième et la plus meurtrière depuis le début du mois d’août, dans une zone désertique de l’est de la Syrie, a indiqué hier une ONG. Daech a intensifié récemment ses attaques en Syrie, notamment depuis les zones désertiques où ses combattants sont repliés après la perte en 2019 des vastes territoires qu’il contrôlait dans ce pays.
Quatre de ses chefs successifs ont été tués depuis. «Des éléments de l’EI ont tendu jeudi soir une embuscade à un car de l’armée syrienne qui transportait des soldats dans l’est de la province de Deir Ezzor, les ciblant à l’aide d’armes légères et moyennes», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, «au moins 26 soldats ont été tués et onze blessés». Un précédent bilan faisait état d’au moins 23 morts.
L’OSDH avait indiqué dans un premier temps que des dizaines d’autres soldats, qui étaient dans d’autres cars, étaient portés disparus, avant de préciser plus tard qu’ils ont pu rejoindre des zones sûres sains et saufs. Une source militaire syrienne, citée par l’agence officielle Sana, a de son côté affirmé qu’un «groupe terroriste a visé un car militaire jeudi soir au sud-est de Deir Ezzor».
L’attaque a fait des morts et des blessés parmi les soldats, a ajouté la source sans en préciser le nombre. Vendredi matin, les forces du régime et les groupes pro-iraniens qui lui sont alliés, fortement déployés dans la région de Deir Ezzor, étaient en état d’alerte, selon l’OSDH.
Il s’agit de la troisième attaque d’ampleur de l’EI contre l’armée syrienne depuis le début du mois d’août, et la plus meurtrière, selon le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane. Lundi, 10 militaires avaient été tués dans la province de Raqa (nord), où l’EI avait proclamé, dans la terreur, un «califat» en 2014, avant d’en être évincé en 2017.
Le 1er août, sept personnes dont cinq soldats syriens avaient péri dans une attaque contre un convoi de camions-citernes transportant du carburant dans une zone désertique du centre de la Syrie.
«Toujours présent»
En outre, le groupe terroriste en question a revendiqué un attentat qui a visé le 27 juillet un quartier abritant un sanctuaire chiite dans la banlieue de Damas, faisant au moins six morts et 20 blessés. L’attaque s’est produite dans le quartier de Sayeda Zeinab, hautement sécurisé et défendu, depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, par des miliciens chiites, notamment libanais et irakiens, aux côtés de l’armée syrienne. «L’EI a récemment intensifié ses attaques (...) dans un message ayant pour objectif d’assurer que le groupe est toujours présent et actif malgré la mort de ses dirigeants», a affirmé à l’AFP Abdel Rahmane. Depuis 2019, quatre chefs de l’EI ont été successivement tués.
Le 3 août, la formation extrémiste avait annoncé la mort du dernier en date, et la nomination d’un successeur. Selon l’EI, il avait été tué par un groupe terroriste qui lui est hostile et qui contrôle la province d’Idleb, dernier bastion rebelle dans le nord-ouest de la Syrie.
En 2019, Washington avait dit avoir tué le premier chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération en Syrie. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, l’EI a vu son «califat» autoproclamé vaciller sous le coup d’offensives successives lancées dans ces deux pays avec le soutien d’une coalition internationale anti-terroriste. La défaite de l’EI en Syrie a été proclamée en 2019 - et en Irak en 2017.
Le conflit en Syrie a fait depuis 2011 plus d’un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.