Que faut-il penser de la théorie qui voudrait qu’un simple bol de soupe puisse vous faire enfler ? Parce que vous avez pris de bonnes résolutions alimentaires ou tout simplement parce que vous aimez ça, vous avalez peut-être des litres de soupe en ce moment. Et si c’est le cas, vous avez sûrement lu ou entendu que ce breuvage avait la capacité de vous faire considérablement gonfler. Assez, en tout cas, pour que vous puissiez le remarquer. Eh bien rassurez-vous, et cessez de vous imaginer en ballon de baudruche : selon Corinne Chicheportiche-Ayache, il s’agit là d’une «fausse croyance, comme il y en a beaucoup en nutrition. La soupe n’a aucune raison de faire grossir ou gonfler.» Très bien, mais pourquoi ? Selon l’expert, l’existence même de la rumeur serait fondée sur un malentendu lexical : «Tout dépend en effet du sens que l’on met derrière le verbe gonfler. Si on parle de gonflement au sens de rétention d’eau, alors non, ce n’est pas le cas. La soupe, à la base, c’est de l’eau et des légumes, et ces derniers ont des propriétés assez diurétiques et laxatives, du fait de leur forte teneur en fibres et en minéraux. Et cela ne favorise donc pas la rétention d’eau. Sauf si vous mettez un kilo de sel dans votre soupe.» Le problème vient donc d’ailleurs. Et il faut peut-être le chercher du côté des conséquences entraînées par l’absorption de potages à base d’oignons, d’artichauts ou encore de choux : «Ce sont des légumes qui vont fermenter et qui ont des fibres dites insolubles et irritantes, même si elles sont mixées. Elles peuvent donc parfois entraîner une augmentation de la sensibilité abdominale et une réaction au niveau du côlon, qui devient légèrement douloureux. Là, oui, le ventre peut donc gonfler un peu. Mais ce n’est pas de l’eau, ce n’est pas du poids en plus. C’est juste un côlon un peu réactif. C’est très différent.»
Moralité ? Rien ne vous interdit de vous préparer une bonne soupe dès ce soir. Mais pas nécessairement à l’oignon.