La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a vanté hier à Dakar les fruits à venir d’une nouvelle relation économique mutuellement bénéfique pour l’Afrique et les Etats-Unis, contrastant avec les agissements de la Russie et les pratiques de la Chine. «Les Etats-Unis sont à fond derrière l’Afrique et à fond avec l’Afrique», a déclaré Mme Yellen au début d’un déplacement en Afrique, l’un des premiers d’une série attendue de la part de hauts responsables de l’administration Biden depuis le lancement, en décembre, d’une offensive des Etats-Unis pour regagner en influence sur un continent, qui est le terrain d’une âpre concurrence économique et politique entre grandes puissances. Joe Biden a promis d’effectuer sa première visite en tant que président en Afrique subsaharienne, lors d’un sommet avec les dirigeants d’une cinquantaine d’Etats africains en décembre. Mme Yellen a indiqué que la visite aurait lieu cette année, ainsi que celle de la vice-présidente Kamala Harris et de plusieurs ministres. «Notre engagement n’est pas sujet à marchandage, il n’est pas de façade et il n’est pas à court terme», a dit Mme Yellen devant un parterre d’entrepreneurs et entrepreneuses. Elle a fait miroiter à l’Afrique un «partenariat» en matière de développement, d’investissement et de commerce dans les domaines du climat, de la santé ou de la sécurité. Il s’agit de réaliser le «potentiel économique massif» représenté par l’Afrique du fait de sa jeunesse et de la croissance de sa population et de ses classes moyennes, a-t-elle dit. Elle a opposé les approches américaine et russe. De nombreux pays africains ont refusé de s’aligner sur les positions occidentales au sujet de l’Ukraine. Après la pandémie de Covid-19, la guerre menée par la Russie en Ukraine «a poussé des millions d’Africains dans la pauvreté et la faim», a-t-elle déclaré. Elle a accusé la Russie de se servir des denrées comme d’une arme. «La première chose que nous puissions faire en faveur de l’économie mondiale est de mettre fin à la guerre illégale déclenchée par la Russie sans la moindre provocation», a-t-elle dit. Elle a aussi évoqué les pratiques de la Chine, de plus en plus présente sur le continent, et en particulier le surendettement de nombreux pays africains vis-à-vis d’elle. «La communauté internationale, y compris la Chine, doit soulager la dette de manière significative pour aider les pays à reprendre pied», a-t-elle déclaré.