Aujourd’hui, la RASD, membre fondateur de l’Union africaine (UA), est présente dans de nombreux événements régionaux, africains et internationaux. Le dernier en date est le sommet ayant regroupé les dirigeants de l’UA et ceux de l’Union européenne (UE), les 17 et 18 février à Bruxelles.
Ce 27 février marque le 46e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), un événement qui intervient dans un contexte marqué par des victoires diplomatiques et militaires en faveur du peuple sahraoui, déterminé à poursuivre son combat pour affirmer la réalité incontestable de la RASD.
La pose du jalon constitutif de la République sahraouie remonte au 27 février 1976, date de la proclamation de la RASD à Bir Lahlou (territoires libérés), au lendemain du départ du dernier soldat espagnol du territoire sahraoui. Depuis, la RASD ne cesse de réaliser des succès sur la scène internationale et attire les adhésions multiples à sa cause juste.
Cependant, plus de quatre décennies après, la question sahraouie demeure sans règlement et les Sahraouis continuent de réclamer leur droit à l’autodétermination, sur fond de poursuite par l’occupant marocain de ses violations des droits des civils sahraouis.
Ainsi, le peuple sahraoui saisira, une fois de plus, l’occasion du 46e anniversaire de l’annonce de la création de la RASD, pour réaffirmer que la République sahraouie «est un fait existant et que nul ne peut le remettre en cause ni le nier». Aujourd’hui, la RASD, membre fondateur de l’Union africaine (UA), est présente dans de nombreux événements régionaux, africains et internationaux.
Victoires diplomatiques et juridiques
Le dernier en date est le sommet ayant regroupé les dirigeants de l’UA et ceux de l’Union européenne (UE), les 17 et 18 février à Bruxelles. D’ailleurs, la participation au sommet UE/UA d’une importante délégation sahraouie dirigée par le président de la RASD, Brahim Ghali, a été qualifiée de «grande victoire diplomatique et politique» pour la question sahraouie. Au cours des travaux de ce sommet, le président Ghali avait affirmé que pour mettre fin aux tensions qui existent depuis 46 ans, et notamment à l’escalade que vit la région depuis le 13 novembre 2020 (agression d’El Guerguerat), «la paix au Sahara occidental doit être juste».
Il a en outre souligné «l’impératif de respecter le droit et la légalité internationale et d’aller vers la décolonisation». Sur le plan juridique, la cause sahraouie a réalisé de nouveaux acquis, notamment, lorsque le Tribunal de l’UE, par deux arrêts du 29 septembre 2021, a annulé les nouveaux accords UE/Maroc, qui incluaient illégalement la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine.
S’inscrivant dans la lignée des précédents arrêts rendus par la Cour de justice de l’UE (CJUE) en 2016 et 2018, le Tribunal a jugé que les nouveaux accords UE/Maroc avaient été conclus en violation du droit international, sans consentement du peuple sahraoui et que ces accords ne s’appliquaient pas au Sahara occidental, car le territoire sahraoui dispose d’un statut séparé et distinct de celui du royaume du Maroc.
Cette bataille juridique menée par le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, vise à mettre fin au pillage continu, par le Maroc, des ressources naturelles du Sahara occidental et à contraindre les entreprises européennes qui mènent des activités commerciales illégales dans le territoire occupé à quitter ce dernier.
Poursuivre la lutte armée jusqu’à l’indépendance
La célébration du 46e anniversaire de la proclamation de la RASD intervient après plus d’un an de la reprise de la lutte armée, suite à la rupture du cessez-le-feu de 1991 par l’occupant marocain à travers son agression, le 13 novembre 2020, menée à El Guerguerat contre des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement. Le retour aux armes constitue pour le peuple sahraoui une nouvelle occasion pour réaffirmer son droit inaliénable à l’indépendance et à la liberté.
Dans ce contexte, le ministre des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie à l’étranger, Mustafa Ali Sid Al Bachir, a réaffirmé récemment que le peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, «connaît sa destination et avance résolument vers l’objectif escompté, en l’occurrence édifier un Etat indépendant», en allusion aux victoires remportées par l’armée sahraouie depuis la reprise de la lutte armée.
En effet, l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a réalisé une série de «victoires militaires», infligeant à l’armée marocaine de «lourdes pertes» humaines et matérielles le long du mur de sable. Début février, l’armée sahraouie a annoncé de grosses pertes militaires au sein de l’armée de l’occupation grâce à ses attaques ciblées ayant fait plusieurs morts dans les rangs marocains, outre la destruction d’un lance-roquettes et du Quartier général du 43e bataillon à Mahbes.
A la veille de la célébration de la proclamation de la RASD, Khatri Adouh, responsable du secrétariat du Front Polisario, a déclaré que «l’ère de l’expectative est révolue, notamment après l’escalade du Maroc et son alliance avec l’entité sioniste», assurant que «la lutte armée se poursuivra jusqu’à l’indépendance».