La pêche et l’aquaculture à Tipasa : Un secteur ambitieux en quête d’assainissement

28/02/2023 mis à jour: 01:20
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L’activité du secteur de la pêche emploie 9000 personnes, un effectif qui représente 4% de l’effectif de la main-œuvre active dans la wilaya. En 2022, avec un volume total de 14 370 tonnes, le poisson bleu représente 84% de la production halieutique. Pour ce qui est de l’exportation, la wilaya de Tipasa a exporté 412 tonnes de poulpe vers l’Espagne et le Portugal. Un volume qui a diminué par rapport à l’année 2021, car l’exportation du poulpe avait atteint 735 tonnes. L’exportation du thon rouge au courant de l’année 2022 s’élève à 521 tonnes. La période de la pêche au thon s’étale du 26 mai au 1er juillet de chaque année. L’Algérie respecte son quota alloué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT).

Le quota thon rouge, alloué pour l’Algérie, s’élève à 1650 tonnes, tandis qu’en 2023, le quota a été revu à la hausse pour notre pays, puisqu’il a atteint 2023 tonnes. La pêche au thon rouge en 2022 a rapporté au Trésor public une somme qui avoisine 2,85 milliards de centimes. La transaction avait eu lieu dans les eaux internationales. Le thon rouge était acheminé par les clients vers les sites d’engraissement situés à Malte et la Tunisie. Les investisseurs bénéficiaires des décisions de concessions, avant 2019, pour l’investissement dans l’aquaculture, qui se sont révélés défaillants, ont vu leurs décisions annulées par la wilaya de Tipasa. Le nombre d’annulation concerne six décisions. Cette opération d’assainissement aura permis au secteur de la pêche de récupérer une superficie en mer de 145 ha. Une occasion pour d’autres investisseurs sérieux qui respectent le cahier des charges, intéressés par ce foncier «en mer». Par ailleurs, la wilaya de Tipasa vient de mettre en demeure sept autres bénéficiaires des décisions, qui devaient investir dans l’aquaculture.

Leurs défaillances obligera la wilaya de Tipasa à faire appel à d’autres opérateurs économiques, pour développer le secteur de l’aquaculture, en créant de l’emploi, la richesse et encourager la production du poisson. Il n’en demeure pas moins que la wilaya de Tipasa avait accordé en 2022 un avis favorable pour huit dossiers d’investissement dans l’aquaculture, qui prévoient une production halieutique de 4775 tonnes et vont créer 160 emplois directs. Dans le cadre de l’assainissement des quais des ports de pêche, à l’issue de l’inspection du chef de l’Exécutif de la wilaya, Boucetta Aboubakr Essedik, a ordonné aux responsables locaux et leurs homologues du secteur de la pêche, d’assainir les quais des ports de pêche, et de prendre les mesures qui s’imposent, pour enlever les 72 embarcations (épaves, ndlr) de différentes dimensions abandonnées dans les ports. Une embarcation demeure immergée au port de Khemisti, tandis que trois autres ont fait l’objet de séquestration par les services des gardes- côtes. La commercialisation des poissons, sans respecter la loi sur la taille commerciale des poissons fait encore débat. L’absence des contrôles aura été un facteur qui encourage la pêche de ces tonnes de poissons, notamment la sardine, d’une part et d’autre part, la pêche à la dynamite, l’utilisation des filets dérivants (pourtant interdit dans d’autres pays, ndlr) par les marins-pêcheurs, le non-respect de la pause «biologique» par certaines embarcations, en plus de la pollution grandissante de la mer, sont autant de points noirs qui restent à remédier, afin de protéger l’environnement marin, sa faune et sa flore.

En dépit des inspections engagées par la direction de la pêche de Tipasa, au niveau des ports de la wilaya de Tipasa, la prise de conscience collective est impérative, si la volonté de perpétuer cette richesse produite par la mer existe.

Depuis le citoyen consommateur jusqu’au marin-pêcheur, en passant par les différentes étapes d’acheminement des poissons, par la rigueur des contrôles et des vérifications, depuis la mer jusqu’aux étals de commercialisation des poissons, conformément aux lois et réglementations. Malheureusement, le constat sur le terrain ne correspond pas aux instructions des hautes autorités de l’Etat. A Tipasa, les potentialités du secteur de la pêche et de l’aquaculture ne sont pas un vain mot. Elles ouvrent de meilleures perspectives. Néanmoins, l’assainissement et la rigueur dans le respect des textes sont impératifs, pour atteindre les objectifs inscrits dans l’ambition du secteur de ce secteur stratégique. 

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