La Norvège, pays membre de l’Otan frontalier de la Russie, va regarnir son stock de munitions en commandant pour jusqu’à 2,6 milliards de couronnes (243 millions d’euros) d’obus d’artillerie, a annoncé vendredi le gouvernement.
Le ministère norvégien de la Défense a conclu un accord avec le producteur national de munitions Nammo qui, grâce à ce «plus gros contrat» jamais conclu par le groupe, va pouvoir accroître ses capacités de production.
«Il y a une nouvelle situation géopolitique, il y a une guerre en Europe et le niveau d’alerte a été relevé», a déclaré le ministre de la Défense, Bjørn Arild Gram, lors d’une conférence de presse. «Cela génère un besoin pour davantage de matériels militaires, y compris des munitions, (...) parce que la Norvège et les autres pays doivent renforcer leurs propres stocks et parce que l’Ukraine a un besoin important de matériels militaires», a-t-il ajouté. Le pays scandinave, qui partage une frontière de 98 km avec la Russie dans le Grand Nord, a fourni à l’Ukraine de multiples équipements militaires, dont de l’artillerie et des munitions, pour se défendre face à l’invasion russe.
La commande annoncée vendredi portera sur un nombre indéterminé d’un nouveau type d’obus d’artillerie longue portée (jusqu’à 40 km), développé par Nammo.
«Cela nous donne la possibilité d’augmenter notre capacité de production et suffisamment de visibilité pour passer des commandes à nos fournisseurs afin de garantir les futures livraisons», s’est félicité le directeur du groupe, Morten Brandtzaeg. Comptant plus de 2700 employés, Nammo est détenu à parité par l’Etat norvégien et le Finlandais Patria, lui-même contrôlé à 50,1% par l’Etat finlandais et 49,9% par le groupe norvégien Kongsberg Gruppen.