Il y a 66 ans (13 avril 1958) était créée la glorieuse équipe du FLN composée d’un contingent de 10 joueurs algériens, tous professionnels évoluant en France. Le 13 avril 1958, la France s’est réveillée avec une information qui a rapidement fait le tour du monde. 10 footballeurs professionnels algériens ont quitté le territoire français et rejoint Tunis pour former une sélection composée des meilleurs footballeurs opérant en France, à l’appel du FLN.
La création de cette équipe répondait au souhait des Algériens de faire entendre la cause algérienne à travers le monde. 1958 était une étape charnière dans le combat libérateur. 2 ans plutôt (mars 1956), à l’appel du FLN, les clubs musulmans se sont retirés des compétitions organisées sous l’égide de la Fédération française de football ( FFF).
D’autres joueurs algériens, qui faisaient carrière en France, sont venus grossir les rangs de cette sélection de rêve. Ils ont sillonné les pays et les continents pour faire connaître la cause algérienne qui a fini par être débattue aux Nations unies. Durant les 4 années de son existance, la glorieuse équipe du FLN s’est construite un fabuleux palmarès. Après l’indépendance en 1962, chaque joueur a choisi sa voie. Les uns sont rentrés au pays pour se mettre au service du football algérien, d’autres sont retournés pour terminer leur carrière de joueurs en France et en Suisse.
Ceux qui étaient encore compétitifs ont participé aux matches de l’Equipe nationale post-Indépendance. Après, le temps a fait son oeuvre. Un à un, ils sont partis rejoindre Le Créateur. De la quarantaire de footballeurs de légende qui ont participé à l’épopée, aujourd’hui il ne reste que trois : Rachid Mekhloufi, Mohamed Maouche et Abderrahmane Defnoun. Que reste-t-il de cette fabuleuse histoire ? Le souvenir indélébile d’un engagement sans faille de joueurs, d’entraineurs et de dirigeants dans une oeuvre humaine à nulle autre pareille. Malheureusement, elle est plus que jamais menacée de disparition de la mémoire collective, faute d’avoir été protégée, cultivée, enseignée aux futures générations.
Lorsque le dernier des trois Mohicans encore en vie disparaîtra, cette magnifique page d’histoire se refermera à jamais avec tous ses souvenirs. Le silence fera son oeuvre. Il couvrira cette grande histoire écrite par des footballeurs qui, un jour du printemps, ont décidé de mettre leur carrière entre parenthèses pour apporter leur contribution au combat libérateur contre le colonialisme français. Ces hommes ne méritent-ils d’entrer dans l’histoire de ce pays pour lequel ils ont sacrifié leur carrière de footballeurs ?