Le jeudi 17 août, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord a été accusée de commettre des violations "atroces" et "inimaginables" des droits humains envers sa population dans le but de soutenir le développement de ses programmes d'armements nucléaires et balistiques, malgré les sanctions internationales.
Lors de cette réunion, spécialement organisée à la demande des États-Unis qui président actuellement le Conseil de sécurité, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a déclaré par liaison vidéo que "nombre de violations auxquelles je me réfère soutiennent la croissance de la militarisation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC)".
La réunion, qui a duré deux heures, a été la première exclusivement consacrée aux droits humains en Corée du Nord depuis 2017. Volker Türk a souligné que des pratiques telles que "le recours à grande échelle du travail forcé -- y compris de prisonniers politiques, d'écoliers pour les récoltes --, la confiscation des salaires de travailleurs à l'étranger, tout cela soutient l'appareil militaire de l'État et sa capacité à fabriquer des armes".
Le Conseil de sécurité a également donné la parole à un jeune "représentant de la société civile" qui a fui la Corée du Nord et dont la famille s'est réfugiée en Corée du Sud. Dans son discours en anglais, Ilhyeok Kim a condamné "l'isolement" et les "punitions" infligées à la population nord-coréenne, déplorant que "le gouvernement n'en a cure, il se soucie uniquement de préserver son pouvoir en développant des armes nucléaires et en diffusant sa propagande pour justifier ses actes".
En réponse, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a exprimé son émotion en affirmant que "les violations et atteintes des droits humains que vous venez de relater sont si atroces qu'elles sont inimaginables". Elle a souligné que le contrôle totalitaire et répressif exercé par Kim Jong Un et la négation des droits humains assurent au régime les ressources nécessaires pour développer ses programmes d'armes de destruction massive et de missiles balistiques.
La Corée du Nord est soumise à des sanctions internationales depuis 2006, avec des restrictions accrues en 2017. Malgré cela, elle continue de développer ses programmes d'armements nucléaires et balistiques. Depuis 2017, le Conseil de sécurité a été divisé sur la question nord-coréenne, avec la Chine et la Russie opposant leur veto à de nouvelles sanctions en 2022. Aucune résolution ou déclaration n'a été adoptée depuis, même face à plusieurs tirs de missiles nord-coréens.