Des investissements dans des mégaprojets. C’est l’ambition affichée par la Chine qui prévoit, selon le président Abdelmadjid Tebboune, d’investir 36 milliards de dollars dans divers domaines. «Cette visite a ouvert toutes les perspectives d’investissement entre les deux pays amis, avec un volume de 36 milliards de dollars dans divers domaines grâce à des mégaprojets entre les deux pays», a affirmé le chef de l’Etat, qui a achevé hier matin sa visite d’Etat en Chine.
Ayant réalisé plusieurs chantiers publics en Algérie durant les 20 dernières années, les opérateurs chinois devraient investir directement en Algérie dans les domaines de l’énergie, des technologies, des transports et de l’agriculture. Ils sont déjà sollicités pour investir et développer les mines de phosphate de Ouenza et la mine de fer à Gara Djebilet, en plus des projets du grand port du Centre à Cherchell. Dans le domaine de l’énergie, des contrats de partenariat ont été signés entre Sonatrach et le groupement chinois CNTIC/LPEC pour la réalisation, notamment, d’un complexe de production de Methyl Tert-Butyl Ether (MTBE), un additif pour la fabrication de l’essence sans plomb.
Le président Tebboune ne précise pas dans sa déclaration faite, jeudi dernier à Pékin, devant des représentants de la communauté nationale établie en Chine, si le montant avancé concerne seulement les futurs investissements. Par la même occasion, le chef de l’Etat a qualifié sa première visite en Chine «de très positive», mettant en avant les projets et accords conclus avec la partie chinoise.
Des accords qui, selon lui, sont «gigantesques et mutuellement bénéfiques».Toujours en présentant les résultats de sa visite, achevée hier matin, le président Tebboune affirme qu’il a été également convenu «d’intensifier l’échange de délégations estudiantines» entre les deux pays, ajoutant que le gouvernement chinois prévoit aussi de «renforcer le flux touristique vers l’Algérie».
«Hisser le niveau des relations économiques»
Abdelmadjid Tebboune ajoute aussi que l’Algérie «cherche à hisser le niveau des relations économiques avec la Chine à la hauteur des bonnes relations politiques et historiques». «Les produits algériens sont en constante évolution et répondent mieux à la demande des marchés internationaux. L’importation n’est pas interdite, mais la priorité est accordée à nos capacités et toute partie désirant monter une usine est la bienvenue en Algérie qui lui offrira toutes les facilitations nécessaires», assure-t-il.
Selon lui, «tout ce qui a été accompli jusqu’à présent profite au peuple et l’étape difficile par laquelle est passée l’Algérie est révolue». «Les ennemis de l’Algérie espéraient nous voir recourir à l’endettement extérieur, et partant se trouver dans l’incapacité de défendre les droits du Sahara occidental et de la Palestine», estime-t-il, affirmant que «la majorité des pays sont actuellement endettés, alors que l’Algérie dispose d’un excédent qui préserve sa souveraineté et sa dignité».
Poursuivant, il déclare que «l’Algérie a recouvré, aujourd’hui, sa place notamment auprès des grandes puissances et des pays amis et entretient de bonnes relations avec la Chine, la Turquie, la Russie, le Qatar, ainsi qu’avec des pays amis d’Europe». Avant d’achever sa visite dans l’Empire du Milieu, le chef de l’Etat s’est rendu, jeudi, à Shenzhen, la ville du sud de la Chine, où sont implantés les grands industriels de ce pays.
Visite à Shenzhen
Sa première halte a eu lieu au siège du géant chinois des télécoms, Huawei, où il a échangé avec le fondateur de cette entreprise, Ren Zhengfei, mettant en avant «les avantages et les facilités qu’offre l’Algérie aux investisseurs étrangers». Sur place, Abdelmadjid Tebboune a écouté plusieurs présentations concernant des projets de nouvelles technologies de cette entreprise chinoise, notamment une présentation sur les systèmes d’alerte et de prévention des catastrophes telles que les incendies et les fuites d'eau.
Dans ce contexte, le Président Tebboune fait part de l’intérêt que l’Algérie accorde aux systèmes de gestion des pannes de divers réseaux et de fuites d’eau, dans le but de les intégrer «dans les nouvelles villes algériennes». Il rappelle également que «l’utilisation des technologies de pointe dans les programmes d’éducation et d’enseignement figure dans le plan d’action du gouvernement algérien». Ensuite, le chef de l’Etat visite le siège de l’entreprise BYD, spécialisée dans la production de véhicules électriques.
Devant les responsables de cette société, il rappelle aussi «toutes les facilités et les nombreux avantages qu’accorde l’Algérie aux investisseurs étrangers, y compris aux fabricants automobiles, qui sont les bienvenus dans notre pays». «Notre pays est qualifié pour être un pôle de construction automobile, compte tenu de sa position stratégique en Afrique et sa proximité de l’Europe », souligne-t-il.